Umberto Saba, Comme un vieillard qui rêve

Esto Memor

Comme un vieillard qui rêve est un ensemble de textes choi­sis et tra­duits par Gérard Macé à par­tir de Riccordi-Raconti (Mon­da­dori , Milan 1956). Il réunit des textes en prose sur Trieste dans une pre­mière par­tie puis, dans la seconde, des textes presque oni­riques sur Leo­pardi, D’Annunzio et Svevo.
Umberto Saba, rap­pelle Gérard Macé, est un poète aussi impor­tant que Mon­tale ou Unga­retti. Ici se retrouve donc Trieste “à l’ombrageuse grâce”, ouverte sur la mer tra­ver­sée par un célèbre vent gla­cial, La Bora. La ville béné­fi­cie du titre de  la Prague de la Médi­ter­ra­née char­gée de fan­tômes d’Italo Svevo, ou James Joyce.

Elle est ici presque innom­mable, inache­vée, rêveuse. Et le vieillard qui rêve est celui qui se sou­vient, mais porté vers l’avenir par ce retour arrière. Existe donc un Esto Memor jusqu’à la ren­contre du jeune homme avec son double âgé dans le jeu de l’inconscient au sein de nou­velles par­fois brèves, fan­to­ma­tiques où le per­son­nage se dédouble à peine de son auteur.

Mais l’un comme l’autre, per­sonne n’est obligé de pro­duire des pièces d’identité irré­pro­chables. Preuve que Trieste est plus qu’un ville et Saba plus qu’un rêveur. Mais tout le monde le sait puisque c’est un poète.

jean-paul gavard-perret

Umberto Saba, Comme un vieillard qui rêve, Le Bruit du temps, 2019, 93 p. — 8,00 €.

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