Avec Bernard Collet, nous avançons dans la lumière de saule de Simon Hantai dont ce livre devient bien plus qu’un vibrant hommage.
L’auteur peint avec les mots comme Hantai écrit avec ses images et ce, à un moment précis évoqué ici : celui du confinement passé dans son atelier et nourri d’écritures spirituelles.
C’est pour le Lyonnais épouser une fois de plus le sens de l’écriture chère à Marguerite Duras, ici à la lumière de Hantaï. C’est avancer dans les mots sans savoir où ils mènent — et il en va de même avec les vraies images.
Tout alors s’y dépoitraille. Et les rois — même nus — meurent. Mais certains polichinelles ne désertent pas des tiroirs si un auteur poly-chineur qui joue les Ribouldingue et épouse, sinon la Dame en noir de Trouville, du moins son parfum, se dégage du bric-à-brac de la cause commune — avant la fosse du même nom.
Jaillit ainsi de ce texte hommage et bien plus un “Oh ! les beaux jours” que Beckett ne renierait pas. Comme avec Hantai, de tels auteurs restent proches, si loin. Le tout sur un tempo rapide et un eldorado d’ombres. Passagères ou non.
C’est à de tels instants que l’on se dit que la littérature vaut la peine d’être vécue. Son train des fantômes, rien ne l’arrête.
jean-paul gavard-perret
Bernard Collet, S. H., Jean-Pierre Huguet éditeur, 2023, 272 p. — 20,00 €.