Retour à l’indicible, percer le silence, rameuter ce que trop souvent nous oublions tel est l’enjeu d’un livre de secours afin de retrouver notre ticket de vie au moment où il n’est presque plus valable.
Il est vrai que nous passons souvent notre temps à nous forger une carapace histoire de nous en “sortir” le mieux possible. Mais c’est une maladresse notoire si bien que, lorsque la lumière disparaît, “il reste à allumer le feu”. Ce qui n’est pas forcément simple.
Notre éphémère radieux n’est donc souvent guère plus qu’une vue de l’esprit ou une écume des jours. A ce titre, les mots de la poétesse belge sont là pour tirer la pensée et ce qui échappe au langage.
Dans cette éphéméride poétique, tout joue sur l’histoire de nos présents. Cette recherche omniprésence chez une telle précieuse poétesse lui permet de porter de la lumière ou de nous en indiquer l’accès.
Ce qui compte est de voir, c’est-à-dire de comprendre et se dégager de la fugacité, pour trouver en soi quelque chose de plus consistant. Il s’agit ainsi, encore et toujours, de “marcher dans l’herbe des mots” sans merci et qu’importe si nous ignorons encore où nos mots nous mènent.
jean-paul gavard-perret
Anne-Marielle Wilwerth, D’abord le souffle, Le Taillis Pré, Châtelineau (Belgique), 2023, 100 p. — 16,00 €.