Tu me parles de l’épreuve d’un texte-empreinte aux confins d’une île dont les contours traduisent ta fatigue de femme et de ton ventre, ses soubresauts et ses expectorations. Tu as noté déjà à maintes reprises ce qui ne se raconte pas même sous une nuit d’attente.
En contrebas, restent les nuages dans ta vallée et la crainte aussi d’un retour du froid. Une telle nuit nous a séparés l’un de l’autre et a recroquevillé tes pétales sur le dos de ton âme ou dessous, en rangs crêpus, jusqu’à ce que chaque feuille s’en détache à force de te penser.
Tout blanchit, le vert est broyé. Le texte et son épreuve dont tu me parles aspirent à devenir un autre pour être lui-même à la vue de notre petite mort et, plus tard, de la fin où le poisson fut noyé.
jean-paul gavard-perret
Photo : Lee Miller