Presqu’égal à ( Jonas Hassen Khemiri / Aymeline Alix)

Tranches de vie en bas relief

La scène est ouverte ; un tableau pré­sente des signes, des figures qui peuvent être des traces de cours. Un per­son­nage sur­git du noir au pre­mier plan ; il est pro­jeté dans la posi­tion de pro­fes­seur, assu­rant un cours d’histoire de l’économie à l’université. On s’attend à une « contre-histoire » de la pen­sée éco­no­mique qui est esquis­sée de façon plai­sante par l’enseignant.
On com­prend qu’il s’agit de pré­sen­ter des théo­rèmes, des idées pour trou­ver dans la vie de quelques per­sonnes des illus­tra­tions qui en consti­tue­raient comme des expé­riences. Ainsi partage-t-on des tranches de vie d’un deman­deur d’emploi, d’une ven­deuse d’un bureau de tabac, et du chargé de cours à la faculté : cha­cun est animé par ses rêves : res­pec­ti­ve­ment avoir un poste d’administratif res­pec­table, vivre dans une ferme bio­lo­gique, être nommé pro­fes­seur titulaire.

Le pro­pos déve­loppé par la com­pa­gnie est incon­tes­ta­ble­ment dyna­mique, engagé, sym­pa­thique. Mais il s’attache exclu­si­ve­ment aux par­cours chao­tiques d’êtres qui sont la proie d’un sys­tème qui les broie len­te­ment. Pour­tant, la démarche appa­raît plus effi­cace lorsqu’elle se montre spé­cu­la­tive ou iro­nique, par exemple quand une nar­ra­trice implique les spec­ta­teurs, ou quand, ini­tia­le­ment, on se prend à croire que des inter­mèdes théo­riques vont don­ner du relief au récit.
Au contraire, la repré­sen­ta­tion conduit à relier les per­son­nages anté­rieu­re­ment pré­sen­tés : d’une part le chô­meur vou­lant deve­nir res­pon­sable accepte la place de vendeur-buraliste non déclaré, d’autre part sa col­lègue a épousé l’enseignant qui ambi­tionne le poste de professeur.

Ainsi, le spec­tacle perd peu à peu le charme du réflexif pour se can­ton­ner au narratif.

chris­tophe giolito 

 

Presqu’égal à 

de Jonas Has­sen Khemiri

Mise en scène Ayme­line Alix

© Chris­tophe Rey­naud de Lage

Avec James Bor­niche, Chris­tian Cloa­rec, Juliette Léger ou Myr­tille Bor­dier, Nathan Gabily, Élise Noi­raud, Agnès Proust

Assis­ta­nat à la mise en scène Pau­line Devi­nat ; scé­no­gra­phie Fanny Laplane ; créa­tion lumière Alban Sauvé ; créa­tion musi­cale Nathan Gabily ; créa­tion cos­tumes Pau­line Juille ; régie géné­rale Laura Cot­tard ; régie lumière Félix Le Cloa­rec ; régie son Jean-Baptiste Cavelier.

Le texte, tra­duit du sué­dois par Marianne Ségol-Samoy est paru aux Édi­tions Théâ­trales en 2016.

Au théatre des Quar­tiers d’Ivry CDN du Val de Marne

Manu­fac­ture des Œillets 1 place Pierre Gos­nat 94200 Ivry-sur-Seine

tqi@theatre-quartiers-ivry.com Billet­te­rie : 01 43 90 11 11

Du 7 au 15 jan­vier 2023, à 20h, les same­dis à 18h, les dimanches à 16h.

Pre­mière repré­sen­ta­tion au Havre le 8 novembre 2021.

Pro­duc­tion Le Vol­can, Scène natio­nale du Havre/Cie du 4 sep­tembre • Pro­duc­tion délé­guée et dif­fu­sion Le Vol­can, Scène natio­nale du Havre • Copro­duc­tion Théâtre – Sénart, Scène natio­nale, Le Tan­gram, Scène natio­nale d’Evreux-Louviers, Le Tri­dent, Scène natio­nale de Cher­bourg, Théâtre Le Pas­sage, Scène conven­tion­née de Fécamp, Le Rayon Vert, Scène conven­tion­née art en ter­ri­toire – St-Valéry-en-Caux • Sou­tien Ville du Havre, Conseil géné­ral de Seine-Maritime, Conseil régio­nal Nor­man­die, DRAC Nor­man­die, Odia Nor­man­die, Théâtre des Bains-Douches, L’Etincelle, Théâtre de la Ville de Rouen, Les Pous­sières, Auber­vil­liers, Le 100ecs, Paris, Les Tré­teaux de France – CDN, Centquatre-Paris dans le cadre d’une Rési­dence d’essai • Avec la par­ti­ci­pa­tion artis­tique du Jeune Théâtre National.

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