Dominique Sampiero, Inventaire du vide comme neige et fleurs non répertoriées

Domi­nique Sam­piero l’assidu

L’auteur fait ici le vide, autant de l’âme et “du sac mer­deux de l’ego” comme des “matières assi­dues” plus ou moins réper­to­riées.
Et c’est ainsi que, pro­gres­si­ve­ment, un cer­tain brouillard de l’être peut se lever. His­toire de se retrou­ver “à l’endroit, à l’envers” là où le livre boit toute la pous­sière “comme il sait le faire avec ses pensées”.

Le but est de faire par les mots un retour au silence — et c’est là une des manies de la poé­sie du temps. Mais, à l’inverse d’un Michel Dunand ou d’un Antoine Emaz qui tente de s’en rap­pro­cher par un effa­ce­ment pro­gres­sif du lan­gage, Sam­piero reste le tenant d’un long mur­mure et de diverses éclosions.

C’est là une pos­ture esthé­tique qui séduira le lec­teur car, au lieu de s’étendre, le silence miaule à qui mieux mieux. Preuve que les mots ni ne pour­rissent, ni ne sèchent, ni se désa­grègent.
Et tout compte fait, c’est une manière de rele­ver la nuit lorsqu’elle tombe. Et qu’importent si les morts ne sont pas fati­gués : ils nous tiennent chaud pour que tout dure encore un peu.

jean-paul gavard-perret

Domi­nique Sam­piero, Inven­taire du vide comme neige et fleurs non réper­to­riées, Edi­tions de Cor­le­vour, jan­vier 2023, 140 p. — 18,00 €.

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