Choisir Nemo pour titre est significatif des ambitions de l’éternel exilé qu’est Rateau.
Il traverse le temps pour retenir des instants éternels même dans ce que le réel a de plus coutumier.
Les perdus ou perdants retrouvent un horizon, parfois dans des relents de films noirs, parfois dans des atmosphères plus légères lorsqu’il suffit — par exemple — qu’une femme décroise les jambes.
Les mots défilent ainsi dans une tentative de refaire le monde, sinon en totalité du moins partiellement.
Existe là une suite de voyages et de déplacements. afin de pouvoir jusqu’aux frontières de l’oubli retrouver des semblables et des frères.
jean-paul gavard-perret
Grégory Rateau, Nemo, Illustrations de Jacques Cauda, Editions RAZ, Santec, 2022, 30 p. — 10,00 €.