Sous le soleil, il n’y a pas toujours ce qu’il désigne
Dans l’univers affectif et psychique, le sentiment du merveilleux a perdu la localisation de notre dignité. L’image formatée pour nos esprits prend la place de toute vision équitable.
Substituer au blanc le bleu et les mots au lexique est devenu banal. La canicule rayonne sans ironie. Sous l’azur implacable, l’unisson et l’alternance. Se révolter ou s’abstraire de la chape universelle n’est plus possible.
Vienne la pluie : les arbres ont soif, la rivière a baissé, De petites îles dans son lit. Dans la ville, les hauts immeubles prétendent le gratter.
A force de venir au jour ne reste que mettre fin aux nôtres. Sous le soleil, il n’y a pas toujours ce qu’il désigne, ni même ce que d’autres mots plus ou moins équivalents se refusent à dire en restant au fond d’un lexique plus étendu.
La seule harmonie universelle est une inertie crasse dont les politiques font la substance de leurs vocables pour mieux renforcer leur mutisme. Leur grossière fanfare éclate pour mieux nous assourdir là où le coup de gong joue le second violon. La dernière note est pour déjà lui.
jean-paul gavard-perret
Photo : Marie-Ange Daudé
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