Olivier Domerg, La verte traVersée

Le “sen­ti­ment hagiographique” 

Chaque nou­veau livre d’Olivier Domerg devient une nou­velle sai­sie ou appro­pria­tion du pay­sage par l’écriture.
Il trouve ici sa source dans la vision et les sen­sa­tions éprou­vées lors de deux tra­ver­sées du Can­tal en 2014 et 2018.

L’auteur évoque les lieux en 455 dizains regrou­pés en dix-neuf cha­pitres, qui cor­res­pondent à dif­fé­rents seg­ments du voyage. Ainsi et par exemple, cette sai­sie sur le motif : “Dès après Saint-Flour, cueillis à (feu) vif / Par le VERT pays, d’herbe entiè­re­ment / Moulé, galbé, et de frais recou­vert ! / « Zones » dédiées aux « pâtu­rages » / Et « prai­ries d’altitude », et façon­nées / Par l’homme, les bêtes et l’élevage”.
Chaque pay­sage devient un por­trait qui donne à voir, entendre et sen­tir, l’espace dans celui du livre et son déploie­ment, sa jus­tesse et sa précision.

Un tel voyage devient un hom­mage, au végé­tal, au vert. Et le dizain le double par les vers qui res­semblent à des notes prises in situ. Et ce, même s’il est mis à mal par “le sur­gis­se­ment du réel et l’effort pour l’exprimer” et par la néces­sité d’être fidèle à la res­ti­tu­tion des sen­sa­tions.
Tout reste néan­moins inven­tif et para­doxa­le­ment neuf dans la langue qui les exprime.

jean-paul gavard-perret

Oli­vier Domerg, La verte tra­Ver­sée, Photo de Bri­gite Palaggi, L’Atelier Contem­prain, Stras­bourg, Sep­tembre 2022, 312 p, — 25,00€.

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Filed under Arts croisés / L'Oeil du litteraire.com, Poésie

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