Jean-Pierre Otte apparaît ici comme le poète des temps d’épreuves.
Il est donc ancré dans un monde où, à côté de quelques évènements enchantés, les navrants (euphémisme) sont bien plus nombreux.
L’auteur témoigne d’une empathie pour ceux qui choisissent de disparaître, de se refugier — contre différentes étreintes — dans l’indifférence, de perdre leur mémoire ou de s’égarer dans les drogues. Ils prouvent que la vie d’avant, son inconscience, ses fausses valeurs marchandes sont obsolètes.
A la révolte, ils préfèrent le renoncement.
L’auteur opte désormais pour un principe féminin afin que soit sauvé ce qui peut l’être au moment où tout vacille. Pour cela, il s’agit de quitter les chemins de la terre pour retrouver à la matrice première que représente la mer.
Cette marche à suivre, ou cette plongée inspirée par la réalité seule permettra des “faufilures inconnues” pour coudre ce qui peut l’être dans un exercice d’opportunité relative — mais opportunité tout de même.
jean-paul gavard-perret
Jean-Pierre Otte, Sur les chemins de non-retour, revue Nunc / Editions de Corlevour, juin 2022, 112 p. — 16,00 €.