Gargouillis d’un ruisseau, son du vent, battement d’un volet. C’est bien connu : las amants demeurent cachés dans leur taillis pré. Imaginez alors lorsque les couples sont illégitimes ou d’un ordre genré de manière énigmatique… Passe encore à Paris : mais à Chambéry, Loche ou Annecy, vous pensez.…
La nuit est alors leur refuge pour accueillir certains pollens. Du moins quand l’amour fait que la pâte lève. Les nutriments ne sont plus pour les champignons de la forêt, ils appartiennent à qui entoure l’autre de ses bras plus que d’un poème — même si parfois l’inutile peut servir de nécessaire.
Tout n’est pourtant pas simple. En rentrant, la femme dite adultère fait tourner la machine à laver dont la petite lumière rouge clignote et appelle. Après milles voluptés, celle qui vient d’échapper à l’austère doit laver sa robette qu’un vieux carnivore a tachée par décharge d’énergies et force des épidermes.
Leur embrasement plénier ne peut rien éviter lorsqu’en un feu de forêt deux corps se scellent. L’échange donne la bête aux enfers en paradis terrestre par la fonte de la soie selon une certaine neige. Ou lorsque l’oiseau de poing se dresse en un nid offert en architectures des X et des Y.
Chacun sait alors que, pour s’envoyer en l’air, une chambre est plus utile qu’un escalier. Finalement, ce n’est pas la mère à boire à qui cherche asile de lumière là où se mêlent les gémissements de roi et reine.
Mais seule cette dernière sait qu’il faut attendre l’essorage pour repasser sa robe au fer avant que de le refaire et que l’orage reprenne afin que les amours soient toujours ouvertes — et à leur manière — vierges.
S’y cherchant, les amants sauront-ils enfin ce qu’ils deviennent ?
jean-paul gavard-perret
Photo de Courtney Roy