De la séduction à la passion, de la rupture à la réconciliation, de la tentation au déchirement, Zidrou propose en neuf histoires, en neuf nouvelles, une peinture, une galerie de situations où l’amour occupe la première place.
Toutes évoquent l’amour dans ses plus fréquentes variations comme la tromperie, la passion, la frustration, les traumatismes, le ravissement, la trahison. Le scénariste n’a pas son pareil pour faire ressentir, faire ressortir les émotions du quotidien, qu’elles soient légères ou intenses.
Les récits mettent en scène, dans une Italie un peu fantasmée, un écrivain qui n’en finit pas de raconter la quête d’une femme pour retrouver l’assassin de son époux. Une femme autorise son mari à la tromper. Un gondolier exerce son métier comme un châtiment. Une femme peaufine une vengeance alors qu’un rémouleur n’aurait pas dû être là. Quand l’amour n’est pas partagé, mais quand il dure toute une vie. Ne faut-il pas remercier l’amour quand il génère des bienfaits ?
Chaque histoire raconte une vie, l’impact de l’amour reçu, déçu, donné, sur une existence.
Chaque nouvelle, en quelques pages, dépeint des moments avec une certaine tendresse. Cependant, celle-ci est teintée d’un humour parfois grinçant car quelques sujets difficiles sont abordés.
David Merveille, qui signe le dessin et la mise en couleurs, fait ressentir une poésie en retenant un graphisme qui rappelle les années 1960, quand le cinéma se réalisait à Cinecitta. Avec un dessin synthétique, des à-plats de couleurs, des bichromies, il restitue une atmosphère délicate qui sied fort bien au thème.
Amore est un bel album qui se découvre avec plaisir, qui offre une vision singulière de l’amour soutenue par une mise en images de jolie manière.
serge perraud
Zidrou (scénario) & David Merveille (dessin et couleur), Amore, Delcourt, coll. “Mirages”, septembre 2021, 128 p. – 19,99 €.