Engagement féminin et féministe
La galerie Nathalie Béreau présente une nouvelle fois le travail pictural de l’artiste Coco Téxèdre à travers deux ensembles : l’installation « Ribambelles » de 2004 et ses nouvelles peintures « Pollens » commencées en 2019.
Lors de la création du premier, l’artiste s’attaquait à la violence faite aux femmes, sujet encore tabou. Et ce, à travers 22 chemises disposées en longue rondes de complaintes sourdes et prégnantes.
Ces chemises du XIXe siècle appartenaient à du linge d’un hôtel que l’artiste acheta sur une brocante. Chacune d’elle porte des initiales brodées du personnel et l’artiste les a recouvertes d’un papier marouflé rouge sur lequel l’artiste — après avoir inscrit sur une d’elles chaque jour de la semaine — a dessiné un ventre arrondi d’une femme enceinte, un sexe fendu et des éléments du corps féminin devenus des cibles.
Il s’agit par une telle installation d’offrir une métaphore à la violence mais aussi de mettre en évidence un avenir moins injuste par le mouvement implicite de la force des corps réunis.
Dans le second ensemble, les huiles rouge-jaune et bleu-vert sur papier marouflé sur la toile proposent des formes géométriques rondes ou ovales, portant à leur surface des scarifications, des points. Cela crée une dynamique et une logistique de mouvement grouillant souligné parfois par une écriture à l’encre noire dense, avec des répétitions de mots ou de phrases.
Le pollen devient la poussière contenant le fécondant de la vie. Et d’une certaine façon, par la bande, les femmes sont représentées.
Preuve que Coco Téxèdre fait toujours preuve du même engagement féminin et féministe.
jean-paul gavard-perret
Coco Texedre, Un vent nouveau, Galerie Nathalie Béreau, Chinon, du 18 juin au 19 septembre 2021.