Dans toute l’oeuvre de François de Cornière, la vie courante est parsemée d’événements minuscules. Ils viennent troubler de tels instants.
“J’ai soixante-sept ans / et j’ai le cœur chaviré /par l’image des deux silhouettes / qui font des signes / au bout de la jetée //Pourquoi ?”
Parce que le temps passe et que l’auteur est sensible à tout ce qui se déroule dans une dilatation du temps qui échappe au langage. Nous sommes souvent très près de la mer ou dans un jardin ou encore sur la route.
Tout est question de ressenti. Mais l’écriture fait centre pour réimager le réel.
Mais aussi l’âge qui est là, avec ses souvenirs et le cercle des poètes disparus (Bérimont, Haldas, Mounin, etc.). Tout est questions de circonstances les plus simples mais où l’émotion domine.
Le tout autour d’une seule question : « Qu’est-ce qui fait qu’un poème vient / quand on ne l’attend pas ? ».
La réponse est qu’il suffit que l’émotion existe. Et de permettre de restituer ce qui se passe en soi.
Le tout avec des renvois à Berthe Morisot qui donnent le titre au livre et à Robert Walser en son ” souvenir de l’avenir.”
jean-paul gavard-perret
François de Cornière, Quelque chose de ce qui se passe, Le Castor astral, 2021, 168 p. — 14,00 €.