Claude-Raphaël Samama, Les chants d’Eros

Gagner le refuge sublime du vivant

Le roman-poème de Samama est une grande épo­pée lyrique et roman­tique là où la poé­sie est confron­tée aux affres et contra­dic­tions de notre époque.
Les pous­sées des phrases tra­duisent une odys­sée d’éros selon de nou­velles don­nées en des croi­sières rêvées ou légendaires.

Les méta­phores fusent par vagues irré­pres­sibles et écume. Le corps est là, prêt à glis­ser dans des eaux sou­ter­raines et des nuits fas­tueuses. Mais des clar­tés dévoi­lées donnent jour à bien des sor­ti­lèges.
Il y a là bien des glo­ria et des hymnes selon des excur­sions pour accé­der au corps aimé, même lorsqu’il rêve sur un bal­con cosmique.

L’ensemble de textes ren­voie à des “limbes pro­vi­soires” propres à séduire ceux qui s’évanouissent à cer­taines caresses du lan­gage, monté ici en arpèges pour creu­ser les songes. Bien des noces sont en attente, là où l’auteur mul­ti­plie les muta­tions du corps et où s’échangent des miroirs. Arrivent dans chaque petit cha­pitre un cou­ron­ne­ment para­doxal unique et immé­diat, l’onction d’un bap­tême obligé et l’initiation à une plus haute connais­sance dans ce qui tient en par­tie d’une comé­die humaine et amoureuses.

De l’imaginaire créa­teur jaillissent des méta­mor­phoses . Le “voyeur” trouve là et dans la drô­le­rie un pou­voir de gra­vité. Le des­tin des chairs est régi par des dieux plu­riels.
Tran­site la cer­ti­tude d’être, indif­fé­rente à la mort pour que, bras ouverts, puisse se gagner le refuge sublime du vivant sous divers formes.

Chaque épi­sode fait appa­raître une pré­sence intes­tine dans un temps “sou­dain magni­fié en dépit des hor­loges”. S’enfuient les ombres sur l’ordre d’une plé­ni­tude que toutes les figu­ra­tions amorcent. Eros est de toutes ces fêtes.
L’instinct s’anime dans l’attente d’extases là où “cha­cun rêve de dan­ser sans mémoire”.

Et ce, en espoir d’une quête de noces recom­men­cées. La trans­fi­gu­ra­tion libre ou contrainte de pré­sences en attente d’une sol­li­ci­tude inat­ten­due est là pour répondre “à l’énigme de leur pou­voir et la rai­son de leur besoin”. Cela prend un drôle d’air et ne manque jamais de souffle.
La farce pénètre la forêt des songes au sein de pré­sences aussi délic­tueuses qu’allègres et délicieuses.

jean-paul gavard-perret

Claude-Raphaël Samama, Les chants d’Eros, Edi­tions Bau­de­laire, 2021, 153 p. — 12,00 €.

1 Comment

Filed under Erotisme, Poésie, Romans

One Response to Claude-Raphaël Samama, Les chants d’Eros

  1. Samama

    Vu.
    Merci.
    Pou­vez réta­blir l’orthographe de mon patro­nyme dans la men­tion ci-dessus en anglais : Tag­ged as …
    Cordialement

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