Olivier Vossot, L’écart qui existe

Parole réso­lu­ment infime

Dans la suite de Per­sonne ne s’éloigne, Oli­vier Vos­sot s’adresse une nou­velle fois à son grand-père pour sou­li­gner “l’écart qui existe entre durer et tenir”.
Les pen­sées quant à elle s’effacent à force d’être piétinées.

Mais l’auteur retient celles qu’il convient de gar­der pour ne pas se noyer. Il fait rejaillir le passé hors de l’anecdote. Ne reste qu’un bruis­se­ment d’épures au moment, où com­men­çant (dou­ce­ment, il n’a que 40 ans) à vieillir lui-même, il n’est plus qu’à soi.
Mais ce grand-père le tient encore. Il a lesté son regard et apaisé ses cris..

Les poèmes deviennent des memo­ran­dums. Un trans­fert a lieu entre des eaux bouillon­nantes et dor­mantes. Et si, par­fois, il faut quit­ter la place, trou­ver le bon endroit n’est pas plus mal non plus.
Le poème reste l’expression rhé­to­rique de ce que nous ne pou­vons autre­ment saisir.

Vossot n’a d’autres res­sources qu’en façon­ner le visage. Le corps va. Ou ne va pas. Mais le passé n’est en rien l’ami de la mélan­co­lie, de la tris­tesse.
Des nuages, le poète écarte les heures. La parole est réso­lu­ment infime.

C’est le geste en esquisse pour répondre au silence de l’aîné, de l’aïeul dont il aug­mente le possible.

jean-paul gavard-perret

Oli­vier Vos­sot, L’écart qui existe, Edi­tions Les Car­nets du Des­sert de Lune, Bruxelles, 2020, 90 p. — 14,00 €.

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