Christophe Arleston & Olivier Boiscommun, Danthrakon — T. 02 : “Lyreleï la fantasque”

Qui du gri­moire ou du marmiton…

Nuwan est apprenti mar­mi­ton chez le mage Waïmo. Il se lie avec la jeune et belle Lerëh, une étu­diante du mage. Elle lui apprend à lire.
C’est quand il approche le Dan­thra­kon, un gri­moire fabu­leux, que celui-ci trans­porte son contenu dans le corps de l’apprenti. Avec l’aide de Lerëh, il part à la recherche d’un moyen de se débar­ras­ser de cet intrus encom­brant en lais­sant der­rière eux un énorme bouleversement.

Ils sont sur le cata­ma­ran du duc Fun­kre d’Arpiome, le père de Lerëh, à qui le gri­moire a été volé pour être revendu à Waïmo. Pour récu­pé­rer son bien, il se livre à des incan­ta­tions sur un Nuwan aba­sourdi.
L’inquisiteur Amutu, qui pré­side la Chambre des Arts Occultes, fait condam­ner Waïma à la déchéance en le dépouillant de sa force vitale thau­mique. Avec la Myga­tule, l’entité mons­trueuse qu’il a conçue, il se lance sur leurs traces.
Pour fuir les menées de son sul­fu­reux père, Lerëh décide de retrou­ver sa mère, la magi­cienne Lyre­leï de Sphate, qui l’a aban­don­née à sa nais­sance, il y a dix-huit ans…

Une fois encore Chris­tophe Arles­ton a peau­finé une série où les aven­tures les plus débri­dées se suc­cèdent à un rythme sou­tenu, confron­tant le groupe des per­son­nages prin­ci­paux à nombre de situa­tions périlleuses. Si le per­son­nage cen­tral est sou­vent dépassé par les évé­ne­ments aux­quels il doit faire face, il est assisté par deux héroïnes aux indé­niables capa­ci­tés de réac­tion. On retrouve le souci du scé­na­riste de don­ner aux per­son­nages fémi­nins un rôle très posi­tif, celui des véri­tables moteurs de l’intrigue.
Le gri­moire joue éga­le­ment un rôle essen­tiel, pre­nant les com­mandes de son habi­tat sans que celui-ci puisse faire grand-chose pour s’y opposer.

Le récit donne une large place à un bes­tiaire par­ti­cu­liè­re­ment fabu­leux, met­tant en avant des enti­tés malé­fiques et tout un ensemble d’animaux fan­tas­tiques plus ou moins ani­més par la magie.
Une his­toire de Chris­tophe Arles­ton ne se conçoit pas sans un flux dense d’humour, des dia­logues pétillants, des images tru­cu­lentes et une nar­ra­tion pica­resque. Son per­son­nage de l’assistant est un petit monu­ment d’ironie, mais si véri­dique du monde politique.

Cet uni­vers de magie est super­be­ment mis en images par le talent d’Olivier Bois­com­mun qui sait insuf­fler dans ses vignettes le dyna­misme des actions, mettre en scène quelques enti­tés de toute beauté. Si les décors sont attrac­tifs, les carac­tères des pro­ta­go­nistes sont fine­ment res­ti­tués dans leur iden­tité et dans leur expres­si­vité.
La mise en cou­leurs de Claude Guth, avec la col­la­bo­ra­tion de Flo­rence Torta, confère au gra­phisme une tona­lité fort attrayante.

Ce second tome conforte l’excellente impres­sion lais­sée par le volet d’introduction tant pour la mul­ti­pli­cité des actions que pour cette gale­rie de per­son­nages originaux.

serge per­raud

Chris­tophe Arles­ton (scé­na­rio), Oli­vier Bois­com­mun (des­sin), Claude Guth & Flo­rence Torta (cou­leurs), Dan­thra­kon - T.02 : Lyre­leï la Fan­tasque, Bam­boo, label “Dra­koo”, juillet 2020, 56 p. – 14,90€.

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