Julien Boutreux, Anagrammes

Une douille dans la cime

Entendre des voix est un bon moyen pour le dis­cours de se pour­suivre. Sur­tout lorsqu’il s’agit de celle Julien Bou­treux.
Elle pagaie super­be­ment dans des ana­grammes dont les asso­nances ravissent là où sous pré­texte que “la vieillesse est un nau­frage : l’ancien perd une canine”.

Quant à la poé­sie, elle garde tout son mor­dant. Le “manque d’ambition” fait que le poète plu­tôt que tur­bi­ner dans l’inutile “à la tri­bune (il) rigole de la gloire”. Preuve qu’à l’impossible nul n’est tenu.
C’est donc bien si, en de “bonne réso­lu­tion, la baronne va s’abonner” plu­tôt que de s’abandonner sachant qu’il peut tou­jours y avoir “une couille dans la luciole”.

Sourds et bon enten­deurs, saluez votre maître car il trans­forme le sal­pêtre du verbe en chats mots. Entre chaque titre de l’anagramme et son texte tout tient de l’alcool de men­te­rie.
Mais c’est une bonne occa­sion de prendre “l’apéro à Opéra” plu­tôt qu’à se faire la paire à La Chaise — même si en ces jours de confi­ne­ment il faut s’asseoir des­sus aujourd’hui plus qu’hier mais bien moins que  demain.

Et si, comme l’écrit Bou­treux “un ange nage”, ten­dons lui la perche. Ou le goujon.

jean-paul gavard-perret

Julien Bou­treux, Ana­grammes, Edi­tions Luna­tiques, Vitré, 2020, 70 p., 6 E..

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