Xavier Dorison & Joël Parnotte, Aristophania – t.02 : “Progredientes”

Le royaume d’Azur est en grand danger…

L’ori­gine du royaume d’Azur se dévoile quelque peu avec les infor­ma­tions que le scé­na­riste livre au compte-gouttes. Il donne des indi­ca­tions sur les prin­ci­paux acteurs de ce royaume et découvre, par la même occa­sion, une par­tie de ceux qui com­pose la Cour Sombre, la fac­tion enne­mie. Xavier Dori­son emprunte à la magie et à l’ésotérisme pour construire un récit pal­pi­tant. Dans ce second tome c’est la décou­verte par les trois enfants, deve­nus des ado­les­cents, de cer­tains aspects de ce royaume d’Azur et de ses tenants.
C’est aussi l’apprentissage, la façon de per­ce­voir au-delà des choses, de ne pas se fier uni­que­ment aux appa­rences mais d’aller plus loin, plus pro­fon­dé­ment dans la nature des élé­ments. Ils deviennent des pro­gre­dientes, c’est-à-dire Ceux qui vont faire des pro­grès. Ils doivent s’initier, ne plus avoir d’a priori, de juge­ments, renon­cer à choi­sir mais accep­ter d’accueillir, renon­cer à juger du Bien et du Mal, de la réus­site ou de l’échec…

À Mar­seille, Clé­ment se tue pour ne pas livrer d’informations sur la Source Aurore. Adèle, son épouse, est empri­son­née et ses trois enfants, après avoir connu les bas-fonds de Paris, ont été pris en charge par la com­tesse Aris­to­pha­nia Léon­tine Armance Bolt-Privat de Roche­brune.
Neuf ans plus tard, Adèle est dans un train pour un trans­fert. Ses deux gar­diens la laissent dans un lieu désert. Un homme est là, qui attend. Il se pré­sente sous le sobri­quet du Roi Banni. Il pré­tend lui rendre sa vie, ses enfants, contre quelques confi­dences sur ce que fai­sait Clé­ment quand il cher­chait la Source Aurore. Elle refuse mais il use de ses pou­voirs.
Deux jours plus tard, elle est au châ­teau de la com­tesse Aris­to­pha­nia. Elle a perdu tout son Azur, empoi­son­née par un lacis de Cala­myrh. Ses trois enfants sont angois­sés par la vision de leur mère en état coma­teux. C’est sur le port de Mar­seille que la com­tesse retrouve une pois­son­nière qu’elle appelle Ma Reine. Celle-ci la charge de trou­ver où le Roi Banni pro­duit ce venin si puis­sant. Il en va de la sur­vie de ceux de l’Azur. Et, elle ne veut plus que les enfants res­tent. Sur l’insistance de la com­tesse, qui est per­sua­dée que ces trois jeunes ont un poten­tiel énorme, elle lui donne sept jours pour les for­mer. Si, dans ce délai ils n’ont pas acquis le niveau d’écuyer, ils devront par­tir.
Com­mence alors pour Basile, Vic­tor et Calixte un appren­tis­sage inso­lite fait d’épreuves étranges. Mais les tenants de la Cour Sombre ne res­tent pas inac­tifs et…

Mais si le scé­na­riste ouvre de nou­velles pistes, il engage des hos­ti­li­tés mus­clées. Ce scé­na­rio est super­be­ment mis en images par un Joël Par­notte tou­jours aussi talen­tueux. Pour l’action qui se déroule en Pro­vence, il rend des décors lumi­neux, des pay­sages, des construc­tions, des inté­rieurs fort réus­sis, regor­geant de détails. Il ose des pers­pec­tives har­dies dans une mise en page dyna­mique. Le rendu des per­son­nages, de leurs sen­ti­ments et émo­tions, est remar­quable.
Si le tome 1 de cette série, pré­vue en quatre volets, avait séduit, le tome 2 enchante et laisse sup­po­ser une suite par­ti­cu­liè­re­ment riche tant au point de vue scé­na­ris­tique que graphique.

serge per­raud

Xavier Dori­son (scé­na­rio) & Joël Par­notte (des­sin et cou­leur), Aris­to­pha­nia – t.02 : Pro­gre­dientes, Dar­gaud, octobre 2019, 64 p. – 14,99 €.

 

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