Du voyeurisme pour intellectuels
Toute biographie est du voyeurisme pour intellectuels. C’est aussi une béquille pour assurer le succès de leurs auteurs eu égard à la notoriété de leur sujet. Duras devint ainsi le tremplin à bien des écrivaines secondaires.
Et Houellebecq quant à sa notoriété joue désormais le même rôle.
D’autant que l’auteur de Sérotonine est peu regardant sur ce qu’on raconte sur lui. Au besoin, non seulement il s’en satisfait mais en joue rajoutant de l’image à l’image en donnant de multiples hypothèses à sa vie et ses créations.
Demonpion (qui devient celui de Houellebecq) le souligne lui-même : les eaux troubles vont comme un gant au génial histrion qui prend la pose ou le costume — celui de coureur cycliste ou de fringant jeune marié en frac.
Chacun peut tout dire sur lui et son contraire. Les lecteurs des “Voici” et “Paris Match” littéraires s’en repaissent. Le moine paillard et ironique va donc jouer encore plus que jamais de toute une série de miroirs déformants.
Ils ajoutent de la légende à la légende de l’éruptif faussement passif, fidèle aux morts-vivants qui l’entourent.
jean-paul gavard-perret
Denis Demonpion, Houellebecq, Buchet-Chastel, 2019, 400 p. — 24,00 €.
Bien vu ; bien dit.