Flot d’élucubrations lancinantes
Cela commence par de légers déplacements sur le plateau géométrique, par l’expression d’une envie d’écrire. L’écriture à vocation phatique semble se saisir de la pensée naissante pour la véhiculer. C’est une exploration langagière représentative des travers de notre époque.
Cela ressemble à une revue de sectes, toutes aussi farcesques les unes que les autres. Le décor est constitué de tableaux à l’aspect monumental, abstraits car non figuratifs et non inscrits dans le propos.
Le travail sur le langage, qu’il procède de l’invention verbale ou des cocasseries lexicales ou syntaxiques, permet d’élaborer un joyeux décalage avec la réalité. On n’explore pas seulement les potentialités du dire, mais on apporte un éclairage original à notre situation existentielle : une galerie hétérogène de types psychologiques confrontés à la nature, au temps, à la mort.
Certes, on assiste à une jouissance jubilatoire du dire, qui se délecte des soubresauts stochastiques des potentialités du verbe. Mais c’est une profusion de déclamations indéfinies. A la longue, le propos finit par apparaître comme un verbiage prolixe, prétentieux et soporifique. Car le procédé est répétitif, constituant un spectacle monolithique, procédant d’incantations de plus en plus vaines.
Une satyre des pratiques verbeuses d’une époque volontiers pérorante de déjections profératoires. De bons moments d’acrobatie verbale, toutefois emportés par un flot d’élucubrations lancinantes. Un spectacle trop long, qui s’épuise dans les méandres surabondants de sa prolifération réticulaire finalement assourdissante.
christophe giolito
L’animal imaginaire
texte, mise en scène et peintures Valère Novarina
avec Edouard Baptiste, Julie Kpéré, Manuel Le Lièvre, Dominique Parent, Agnès Sourdillon, Nicolas Struve, René Turquois, Bedfod Valès, Valérie Vincib Christian Paccoud - accordéon - Mathias Lévy - violon
Collaboration artistique Céline Schaeffer ; musique Christian Paccoud ; scénographie Jean-Baptiste Née ; lumières Joël Hourbeigt ; costumes Charlotte Villermet ; dramaturgie Roséliane Goldstein et Adélaïde Pralon ; collaboration musicale Armelle Dumoulin ; assistantes de l’auteur Sidonie Han ; réalisation costumes Sylvie Barras, Camille Brangeon, Jocelyne Jalicon ; réalisation marionnette Charlotte Villermet et Jean-Paul Dewynter ; répétitricePauline Clermidy ; régie générale Richard Pierre ; régie lumière Paul Beaureilles ; régie plateau Elie Hourbeigt.
Production/diffusion Séverine Péan et Emilia Petrakis / PLATÔ ; administration Carine Hily/ PLATÔ ; production déléguée L’Union des contraires ; coproduction La Colline – théâtre national, Scène nationale du Sud-Aquitaine.
Avec le soutien de la SPEDIDAM, de L’Organisation Internationale de la Francophonie et de la Fondation Connaissance et Liberté (FOKAL) et en collaboration avec la compagnie Nous Théâtre.
Le texte est paru chez P.O.L. en septembre 2019.
La compagnie L’Union des contraires est conventionnée par la ministère de la Culture — DRAC Île-de-France.
En tournée : 19 > 20 novembre 2019 Scène Nationale du Sud-Aquitain – Bayonne ; 29 > 30 novembre 2019 Théâtre Joliette – Marseille ; 3 décembre 2019 Théâtre Forum Meyrin – Meyrin ; 12 > 21 décembre 2019 Théâtre National Populaire – Villeurbanne ; 9 > 10 janvier 2020 La Coupole – Saint-Louis ; 14 > 15 janvier 2020 Théâtre Molière Sète – Scène nationale archipel de Thau – Sète ; 18 avril 2020 MITEM – Budapest.