Retenir les oiseaux, c’est redonner l’espoir. Pour autant, Stéphanie Ferrat ne se veut pas l’enchanteresse qui serait une simple peintre animalière des volières et des symboles qui collent à leurs hôtes.
Les siens sont troubles, pointillistes, en apparition comme en disparition. Ce qui reste à peindre ou dessiner devient une “ruse” salutaire.
Ces oiseaux épars semblent appartenir aux limbes : non totalement ombres, leurs présences sont quasi transparentes. Dans leurs différences, ils appartiennent tous au règne d’une incertitude inquiétante qui étend le champ de la réflexion. La peinture pour autant ne prêche pas.
Mais les vagabonds des airs parfois fixent le regardeur. Il y a là leur “qu’as– tu fais de moi ?”.
Et au moment où près de la moitié de la faune ailée a été disséminée d’Europe et du Monde, il se peut qu’une telle esthétique souligne ce qui arrive.
Stéphanie Ferrat peint les volatiles presque sans couleur dans leur bain d’ocre. Elle souligne leur ténuité d’être et les racines d’un mal dont ils sont les victimes et le symptôme.
jean-paul gavard-perret
Stéphanie Ferrat, Retenir les oiseaux, Galerie Unes, Nice du 19 octobre 2018 au 19 janvier 2019.