Dashiell Hammett, Creeping Siamese

Dashiell Ham­mett en amé­ri­cain dans le texte et sur un CD.

Sous le titre Cree­ping Sia­mese, ce sont en fait deux nou­velles, The Cree­ping Sia­mese et Night­shade qui sont réunies. La pre­mière de ces nou­velles, qui est aussi la plus longue, met en scène le second grand héros de Dashiell Ham­mett, le Conti­nen­tal Op (l’autre étant Sam Spade, le privé du Fau­con mal­tais, véri­table icône du Hard Boi­led).

La pre­mière nou­velle, The Cree­ping Sia­mese, donc, pro­pose une énigme aty­pique à l’Agence Conti­nen­tale de San Fran­cisco. Un homme arrive dans les locaux de l’Agence, seul, pour y mou­rir. D’un coup de cou­teau. D’un kriss pour être plus exact. Le Conti­nen­tal Op enquête et se retrouve dans un théâtre en com­pa­gnie des gérants, un couple qui a été agressé par quatre Asia­tiques — des Sia­mois. Comme tou­jours, le Conti­nen­tal Op, à qui rien n’échappe, dévoi­lera une usur­pa­tion d’identité qui abou­tira à un crime sordide.

La deuxième nou­velle, Night­shade, dénonce, à sa manière, le racisme ambiant des États-Unis. Ici, deux per­son­nages prin­ci­paux. Un conduc­teur de voi­ture, Jack Bye, et une jeune, jolie et écer­ve­lée bimbo blanche. Après l’avoir sau­vée des griffes de deux frères ter­ri­ble­ment cam­pa­gnards, il l’emmène dans un bar tenu par un “nègre”. Cela posera problème.

Cree­ping Sia­mese intègre la col­lec­tion “Langues pour tous” de Pocket. Les textes y sont pro­po­sés dans leur langue d’origine — ici, en l’occurrence, un amé­ri­cain heurté et fami­lier. Heu­reu­se­ment pour les pro­fanes, en vis-à-vis du texte imprimé en page paire figure une tra­duc­tion du voca­bu­laire difficile.

Au début de l’ouvrage se trouve l’Alphabet Pho­né­tique Inter­na­tio­nal ainsi qu’un CD, où une voix mas­cu­line un peu mono­tone débite le texte en un long mono­logue. À la fin du volume, une fil­mo­gra­phie et une biblio­gra­phie exhaus­tives de Dashiell Ham­mett et un lexique réca­pi­tu­la­tif du voca­bu­laire uti­lisé. Cela donne un ensemble attrayant sans être excep­tion­nel. Le CD est sûre­ment ce qu’il y a de plus inté­res­sant dans ce duo. On regret­tera néan­moins que la lec­ture n’ait pas été confiée à un véri­table acteur ou lec­teur : on aurait évité la mono­to­nie du mono­logue. Mais il reste l’écriture franche et sac­ca­dée du maître du hard boi­led.

Dans la même col­lec­tion figurent des textes d’auteurs aussi éloi­gnés les uns des autres que Ste­phen King, Bret Eas­ton Ellis, John Fante et… Dashiell Ham­mett (dont on peut retrou­ver les nou­velles en fran­çais dans His­toires de détec­tives vol. 1 & 2, édi­tions 10–18 n° 3402–3).

julien védrenne

   
 

Dashiell Ham­mett, Cree­ping Sia­mese (texte en amé­ri­cain, accom­pa­gné d’un CD. Avec des comen­taires de Natha­lie Beu­nat), Pocket, coll. “Langues pour tous”, février 2005, 111 p. — 14,50 €.

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