L’exposition retrace la manière dont Barbieri utilise le Polaroïd. En 120 photos apparaissent (entre autres) des études de coulisse du monde de la mode. Le photographe y prépare ce qu’il cherche toujours à montrer : à savoir une narration théâtralisée de la femme sans pour autant la déréaliser. Le polaroïd permet donc de préparer un monde hybride entre fiction et réalité. Le tout non sans une touche d’ironie insidieuse.
L’égérie, le modèle deviennent des mythes plus ambigus et mystérieux que ce qu’ils sont dans les photos “officielles” de mode.
Barbieri cherche à les transformer en fleur d’un secret. De telles études proposent donc une forme de beauté à la fois immortelle mais changeante suivant les époques. Les photos instantanées prennent un caractère cérémoniel mais profondément humain, autant de mannequins célèbres que de natifs polynésiens saisis dans leur environnement..
La vie semble saisie sur le vif, loin d’un aspect trop léché de mode propre à l’artiste.
La spontanéité joue à plein. De tels clichés ne sont en rien secondaires dans l’oeuvre de l’artiste italien.
jean-paul gavard-perret
Gian Paolo Barbieri, Polaroids and more, galleria 29 — Arts in progress, Milan, du 10 mai au 27 juillet 2019.