Dans Ma petite Sibérie il arrive que la mère aimée soit plus multiple qu’une. Mais la narratrice n’en est pas pour autant dans tous ses états. Du moins plus maintenant, et l’auteur ne fait pas dans le pathos et tourne presque cela sinon en chanson bien douce du moins en comptine ailée. Il existe donc chez Roschi une vocation à être. Il sait que, tout étant chimie et alchimie, il faut parfois changer de flacon.
Néanmoins, l’auteur, pudique et profond, préfère le rêve au cauchemar. Et, au nom de l’existence, il refuse les amputations de l’âme : elles ne sont jamais salvatrices.
Entretien :
Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
L’impertinence du jour.
Que sont devenus vos rêves d’enfant ?
Des billes.
A quoi avez-vous renoncé ?
A l’idéal.
D’où venez-vous ?
D’un après-guerre orgastique.
Qu’avez-vous reçu en dot ?
Une enfance libérée à la campagne.
Un petit plaisir — quotidien ou non ?
Un chant d’oiseau.
Qu’est-ce qui vous distingue des autres écrivains ?
Je suis un scribouilleur.
Comment définiriez-vous vos narrations ?
Des éclats de lucidité.
Quelle est la première image qui vous interpella ?
Mon père sur son lit de mort.
Et votre première lecture ?
“Le petit Arpent du bon Dieu”.
Quelles musiques écoutez-vous ?
Les glouglous des rigoles après l’averse.
Quel est le livre que vous aimez relire ?
“La maison en lames de rasoir”.
Quel film vous fait pleurer ?
“Le Kid”.
Quand vous vous regardez dans un miroir qui voyez-vous ?
Un égoportrait.
A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
A Athéna.
Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
Les ruines des Châteaux de Ternier.
Quels sont les artistes et écrivains dont vous vous sentez le plus proche ?
Nicolas Bouvier, Trenet, Yasmina Khadra, Souad Massi, Arun Kolatkar…
Qu’aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire ?
Un Soulage !
Que défendez-vous ?
Le droit d’écrire sans contrainte ou interdit.
Que vous inspire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est donner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
Une ancienne idylle nordique.
Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la question ?“
A ma bien-aimée Morave .
Quelle question ai-je oublié de vous poser ?
Avez-vous une aversion aux questionnaires ?
Présentation et entretien réalisés par Jean-Paul Gavard-Perret pour lelitteraire.com, le 30 mars 2019.
Très bien cet entretien pas prétentieux, poétique et plein d’humour!
Un vrai plaisir!
Bien à vous!
Dominique