Ainsi commence l’histoire : « Au théâtre, dans La Rive dans le noir, avant qu’arrive Bubbelee, toute la salle étant plongée dans le noir, je récitais dans la nuit : Habitantes du monde du rêve, vous qui résidez dans l’obscurité de la nuit, vous qui voyez dans le noir, votre cri est étrange, il est comme un son qui voudrait apparaître, pulsé, poussant, pressant. Alors apparaissait Bubbelee. Je m’adressais à elle ». Mais qu’on ne s’y trompe pas.
Bubbelee n’est pas une femme mais une petite chouette effraie – à savoir l’oiseau de Minerve venue pour détruire l’Histoire avec un grand « H » et pour la métamorphoser en fragments vers de plus petites mais tout aussi prégnantes.
Pascal Quignard fait adhérer ces histoires les unes aux autres par un tricotage ou un détricotage qui les emmêle comme s’il fallait masquer le défaut ou le manque de la grande dans ce qui tient de nœuds ou de tresses.
Le texte inscrit toujours comme chez l’auteur des possibles que son imaginaire et sa culture débusquent en divers temps ou moments et selon diverses catégories qui permettent de donner au réel une autre consistance.
jean-paul gavard-perret
Pascal Quignard, Bubbelee, Editions Galilée, Paris, 2018.
Bubbelee est vraiment chouette et JPGP le dit si bien .
Un site où je suis arrivée par hasard, où je suis restée par plaisir et où j’entends revenir souvent pour la qualité de ce qui s’y lit.