Natalia Goldin Lundh, Blaise Reutersward

L’inter­pré­ta­tion des rêves

Photo­gra­phiant  en plans géné­raux comme en plans rap­pro­chés les femmes (pas n’importe les­quelles), Blaise Reu­ters­ward ne sacri­fie pas for­cé­ment à la tyran­nie de la proxi­mité. Et c’est là le para­doxe d’un artiste inter­na­tio­nal qui, après avoir fait ses gammes pour Her­mès ou chez Vogue, pour­suit la quête de ce qu’il consi­dère comme un « grand roman­tisme » assumé comme tel.
Réa­lité et rêve « sombrent » ensemble dans la han­tise de lieux. Devant dess archi­tec­tures choi­sies avec pré­ci­sion, la femme tient la place essen­tielle, elle « indé­ter­mine », trouble toutes réfé­rences. D’autant que s’approcher de telles égé­ries fait le jeu du loin­tain tant elles semblent d’un autre monde, à la fois ailé et tourmenté.

Par effet de pré­sences éro­tiques au sein de l’espace, des effets de pans et d’érections du fémi­nin créent une vision hal­lu­ci­na­toire et de dis­jonc­tion. Hors la femme, le réel se réduit à sa plus simple expres­sion, il s’engendre tel un fétiche livré au risque de sa défaillance panique : la même que le regar­deur éprouve face à de telles femmes.

jean-paul gavard-perret

Nata­lia Gol­din Lundh, Blaise Reu­ters­war, Hatje Cantz, Ber­lin, 2018 — 30,00 €. 

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Filed under Arts croisés / L'Oeil du litteraire.com, Erotisme

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