Le livre publié par Contrejour permet de présenter de manière exhaustive les photographies de Bauret. Longtempts considéré comme un des meilleurs et audacieux photographes de son époque, il fait parfois figure d’oublié depuis sa disparition il y a quatre ans.
Solitaire, il rencontra à Chambéry pendant son service militaire celle qui devint son épouse, sa muse et son assistante. Il travaillait surtout en studio en demandant à ses modèle de rester en mouvement plutôt que de poser afin de se livrer plus librement à l’objectif et en une relation plus étroite avec le photographe lui-même. Il shoota autant des inconnus comme que des célébrités de divers champs artistitiques (Klaus Kinski, Dominique Sanda, Nathalie Baye, Michel Tournier Laurent Terzieff, etc.). A la fin des années soixante, il choqua une société encore frileuse par ses recherches sur les photos de nu.
Repéré pour son œil par des magazines (« Elle » entre autres) et très sollicité, il installe son studio rue des Batignolles à Paris. Sa photographie pour les sous– vêtements masculins “Sélimaille” met en scène un homme nu de profil sur un fond gris neutre. Il s’agit de la première image publicitaire représentant un homme en costume d’Adam. Il publiera ensuite ses photos de nu en deux volumes : une partie est reprise dans ce superbe ensemble rétrospectif qui permet de ramener l’artiste au premier plan.
jean-paul gavard-perret
Jean-François Bauret, Editions Contrejour, 2018, 192 p.- 45,00 et exposition Galerie Sit Dowm (Paris) du 24 mai au 23 juin 2018.