Michel Bussi, T’en souviens-tu, mon Anaïs ?

Un flo­ri­lège de belles intrigues

S’il est sur­tout connu pour ses magni­fiques romans, au nombre de onze aujourd’hui, Michel Bussi a éga­le­ment com­mis quelques novella et nou­velles. Les Édi­tions Pocket pro­posent une com­pi­la­tion de quatre d’entre elles dont deux inédites.
Le recueil emprunte son titre, qui est éga­le­ment celui de la novella, à un vers de Der­nière sta­tion avant l’autoroute, une chan­son de Thiefaine.

Ariane est par­tie de Nan­terre à 6 heures du matin avec sa fille Anaïs, Adèle la tor­tue, jusqu’à Veules-les-Roses pour com­men­cer une nou­velle vie. Elle veut ins­tal­ler une bou­tique et vendre ses créa­tions artis­tiques aux tou­ristes. Elle a fait comme Anaïs Aubert, la plus jolie actrice de la Comédie-Française, en 1826. Celle-ci a brus­que­ment quitté Paris empor­tant avec elle un secret…
Ariane, peu à peu va être entraî­née dans la quête de ce secret. Pour­quoi la pho­to­gra­phie de Vic­tor Hugo offrant un ban­quet aux enfants de Veules-les-Roses a-t-elle dis­paru de toutes les bro­chures de l’histoire du vil­lage ? La jeune femme ne risque-t-elle pas de som­brer dans la para­noïa quand elle acquiert la cer­ti­tude que quelqu’un l’observe, la sur­veille ?  Est-ce pour la pro­té­ger ou lui nuire ?

Après le mys­tère his­to­rique de Veules-les-Roses, L’Armoire nor­mande place un couple de retrai­tés face à une mys­té­rieuse dis­pa­ri­tion, celle de la pro­prié­taire du gite qu’ils ont loué pour une semaine. Une intrigue mer­veilleu­se­ment agen­cée pour une chute inou­bliable. Puis, dans Vie de gre­nier, Michel Bussi met en scène un retraité devenu écri­vain, rela­tant des faits-divers non réso­lus sous le titre “Crimes sous les pom­miers”. Quand Muguette, son épouse, le traîne à la Foire-à-tout de son vil­lage, il a véri­table choc en décou­vrant sur un stand, nombre des objets de ses enfants, les quatre pou­pées de sa fille, le che­val de bois, les disques et auto minia­tures de son fils… Par quel tour de magie tous ces objets anciens peuvent-ils se retrou­ver là ? Il n’aura de cesse de trou­ver une expli­ca­tion à ce phé­no­mène, une quête tour­nant à l’obsession.
Avec Une fugue au para­dis, Michel Bussi pro­pose un voyage à La réunion pour la Saint-Sylvestre. Or, pour les deux amies par­ties là-bas, cette fugue s’apparente vite à une des­cente aux enfers…

On retrouve dans ces textes ce qui fait l’attrait de l’habillage de ses intrigues, ces anno­ta­tions pleines de per­ti­nence, d’ironie sub­tile, voire dévas­ta­trice, face à nos com­por­te­ments, à nos réac­tions, à nos habi­tudes.
Avec ces quatre récits, tous aussi attrac­tifs dans leur genre dif­fé­rents, Michel Bussi démontre, si besoin était, sa capa­cité à cap­ti­ver ses lec­teurs, son don pour les scot­cher aux pas de ses per­son­nages et à les ame­ner à de belles surprises.

Son écri­ture rigou­reuse, son style effi­cace, son sens du récit, son art de la mani­pu­la­tion, font de ce recueil un enchan­te­ment lit­té­raire, un para­dis pour les lec­teurs amou­reux de beaux textes, d’histoires hale­tantes et bien construites.

serge per­raud

Michel Bussi, T’en souviens-tu, mon Anaïs ?, Pocket n° 17168, jan­vier 2018, 304 p. – 6,95 €.

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