Nathalie Da Silva, Du végétal à l’abstraction (exposition)

Natha­lie De Silva et l’amas des fougères

Allant comme Matisse des « objets au signe », Natha­lie Da Silva cherche l’essentiel : à savoir l’image appa­rem­ment simple mais qui ne l’est pas tant elle oblige un tra­vail de men­ta­li­sa­tion. Il s’agit de com­pres­ser les don­nées phy­siques et en pro­po­ser une syn­thèse vivi­fiante voire ludique. Dans le maga­sin de pri­meur et l’épicerie du végé­tal, la créa­trice fait sa cueillette pour en tirer des découpes sub­tiles et enjouées.
Des­sins, col­lage, gom­mages déplacent la nature à tra­vers des élé­ments épars, dis­joints, par­fois au moyen d’un épi­scope pour les agran­dir mais selon une construc­tion très éloi­gnée de la trop simple stra­té­gie des hyper­réa­listes. Il s’agit à l’inverse pour l’artiste de déga­ger des inva­riants là où des phy­lac­tères sont par­fois enla­cés par effets de contours et contrastes monochromes.

Par style et péri­style, la végé­ta­tion est refor­mu­lée. Dès lors, la « vie amou­reuse des plantes » chère à Dezeuze sort du motif et du gyné­cée vers un for­ma­lisme qui n’est en rien pur décor. La struc­ture plas­tique ouvre à la liberté un puzzle végé­tal. Débri­dés et mul­tiples, réseaux ou déliai­sons actives entrent dans l’ordre de la muta­tion pour tenir une com­pa­gnie par­ti­cu­lière à la nature. Les figues perdent leurs dents, des feuilles passent au pilon. Mais pour une rédemption.

jean-paul gavard-perret

Natha­lie Da Silva,  Du végé­tal à l’abstraction, Espace Mar­ti­ningo, Cham­béry, du 23 sep­tembre au 7 octobre 2017.

 

 

 

Leave a Comment

Filed under Arts croisés / L'Oeil du litteraire.com

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>