Clément Rizzo entre réel et imaginaire : entretien avec le dessinateur (Histoires courtes)

Dès l’école com­mu­nale du vil­lage savoyard où il habi­tait (Saint-Cassin), Clé­ment Rizzo épa­tait déjà ses cama­rades et ses ins­ti­tu­teurs (on dit main­te­mant pro­fes­seurs des écoles) par ses des­sins. Des­cen­dant de sa col­line ins­pi­rée sur les contre­forts  de la Char­treuse, il a fait ses classes artis­tiques avant de s’envoler de ses propres ailes. Il sait rat­tra­per les sirènes ou les monstres. L’accent est autant mis sur le beau visage des pre­miers que sur le faciès simiesques des seconds dans la fila­ture de ses mages. Il aime dans le réel ce qui en échappe. Ses des­sins pos­sèdent un mérite essen­tiel. Ils évitent la seule féti­chi­sa­tion et c’est le moyen de pas­ser d’images mortes à des images vivantes. Les corps et les pay­sages sont moins des reflet que des réflec­teurs. Il n’y a pas de « belles » images : juste des images nécessaires.

Entre­tien :

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
Des obli­ga­tions tein­tées d’envies.

Que sont deve­nus vos rêves d’enfant ?
En cours de réalisation…

A quoi avez-vous renoncé ?
Le célibat…

D’où venez-vous ?
La forêt.

Qu’avez-vous reçu en « héri­tage » ?
Des valeurs simples, une sorte de “bon sens paysan”…

Qu’avez vous dû “pla­quer” pour votre tra­vail ?
La routine.

Un petit plai­sir — quo­ti­dien ou non ?
Regar­der un film.

Qu’est-ce qui vous dis­tingue des autres artistes ?
Le fait que je sois un artiste autre, mais suis-je un artiste ?…

Pour­quoi avez vous choisi comme médium la BD ?
Je ne me rap­pelle pas avoir choisi.

Quelle fut l’image pre­mière qui esthé­ti­que­ment vous inter­pella ?
“Death and life” de Klimt. Je n’étais pas bien grand.

Et votre pre­mière lec­ture ?
« La belle et la bête » de Jeanne-Marie Leprince de Beau­mont. Illus­tré par Willi Glasauer.

Quelles musiques écoutez-vous ?
Plu­tôt Rock, mais un peu de tout.

Quel est le livre que vous aimez relire ?
« Moins que zéro » de Bret Eas­ton Ellis.

Quel film vous fait pleu­rer ?
« Full Metal Jacket ».

Quand vous vous regar­dez dans un miroir qui voyez-vous ?
Un gars ni jeune ni vieux…

A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
Au père Noël.

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
Tout bête­ment New-York, je n’y ai encore jamais mis les pieds.

Quels sont les écri­vains et artistes dont vous vous sen­tez le plus proche ?
Il y en a tel­le­ment… et ça peut chan­ger plu­sieurs fois par jour.

Qu’aimeriez-vous rece­voir pour votre anni­ver­saire ?
Une gui­tare électrique.

Que défendez-vous ?
La sérénité.

Que vous ins­pire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est don­ner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
L’amour inconditionnel ?

Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la ques­tion ?“
L’absurde ?

Quelle ques­tion ai-je oublié de vous poser ?
Le sens de la vie ?

Pré­sen­ta­tion et entre­tien réa­li­sés par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire;com, le 14 mars 2017.

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