Martin Kollar, Provisional Arrangement

A l’ épreuve du temps : Mar­tin Kollar

Provi­sio­nal Arran­ge­ment est la concré­ti­sa­tion du pro­jet sou­mis par Mar­tin Kol­lar à la pre­mière édi­tion du Prix Ely­sée lancé en 2014 avec le sou­tien de Par­mi­giani Fleu­rier. Face à la qua­lité du tra­vail, au-delà  d’une bourse et la réa­li­sa­tion d’une publi­ca­tion pré­vue pour ce prix, le Musée de l’Elysée a sou­haité pro­duire (non sans rai­son) une expo­si­tion du pho­to­graphe sous le com­mis­sa­riat de Lydia Dor­ner. Conçu par l’artiste lui-même et par Gré­goire Pujade-Lauraine, le livre s’est fait un autre écrin et  un  autre écho de l’oeuvre.

Etre pho­to­graphe revient pour Mar­tin Kol­lar non à s’opposer à ce qui est mais à refu­ser l’illusion des repré­sen­ta­tions véristes. Et ce, au nom d’un regard plus juste  puisque un pho­to­graphe digne de ce nom voit ce que les autres ne remarquent pas. Dans des épreuves fas­tueuses, sen­suelles , énig­ma­tiques l’artiste ne sai­sit pas la beauté du monde mais la poé­tique du temps et des pas­sages dans des situa­tions et pay­sages ou l’équilibre est tou­jours par­fait mais provisoire.

L’artiste issu de la Tché­co­slo­va­quie de l’époque com­mu­niste  s’intéresse à la col­li­sion entre deux mondes, deux états pour créer des ponts  (pro­vi­soires) entre eux. Jouant avec le décor, Mar­tin Kol­lar a arpenté pen­dant plu­sieurs mois les routes euro­péennes. Il a par­couru ses archives per­son­nelles dans le but de réunir en un riche cor­pus son idée de « pro­vi­soire ».
Le sujet est dif­fi­cile à trai­ter visuel­le­ment, mais les trente images Pro­vi­sio­nal Arran­ge­ment explorent de manière inci­sive la notion de temps en sug­gé­rant com­bien la construc­tion et la décons­truc­tion latente vont de pair.

jean-paul gavard-perret

Mar­tin Kol­lar, Pro­vi­sio­nal Arran­ge­ment, publié par le Musée de l’Elysée et MACK (Londres), expo­si­tion épo­nyme au Musée de l’Elysée du 21 sep­tembre au 31 décembre 2016.