Marie-Laure Dagoit, Travail manuel

L’ave­nir est dans les poils

Marie-Laure Dagoit aime les images « à l’estomac » et à autres lieux. Dans  Tra­vail manuel, la femme est mise à nu afin de s’embraser comme les feux de la Saint Jean. Pour cela, il suf­fit de se ser­vir du crayon per­son­na­lisé que la créa­trice pro­pose. Au « voyeur », en sa mala­die incu­rable, de pal­per les seins ou les cacher si on ne sau­rait les voir.
Dans le jar­din d’éros, il peut se livrer à des pas­sions cou­pables où s’abandonner, tel un fores­tier bûche­ron, à des plai­san­te­ries optiques de der­rière les fagots. La parade est per­ma­nente : au des­si­na­teur de faire ses mises en tropes. Et qu’importe ses incom­pé­tences notoires. Marie-Laure Dagoit per­met à ses délires de recou­vrir la chair de pou­lette pour qu’elle ne prenne pas froid.

Au besoin, il peut faire chan­ger de sexe aux belles de cas d’X et leur gref­fer un pénis. Qu’importe si celui-ci n’est pas droit dans ses bottes et les femmes sans blague. Le dessinateur-voyeur fran­chit les rubis cons à la recherche d’ornements de rechange tan­dis que, de guerre jamais lasse, la créa­trice conti­nue à pas­ser ses jour­nées à rumi­ner des farces près de son chat roi. Ravi, il se contemple dans le miroir de la salle de bains de sa maî­tresse. Avec une fas­ci­na­tion cer­taine pour sa lit­té­ra­ture et ses images qui ne pos­sèdent de mineures que le nom.

jean-paul gavard-perret

Marie-Laure Dagoit,  Tra­vail manuel, Edi­tions Lit­te­ra­tu­re­Mi­neure, Rouen, 2016.

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Filed under Arts croisés / L'Oeil du litteraire.com, Erotisme

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