Marie-Laure Dagoit, Essuie-toi

Avec sol­li­ci­tude

On se doute qu’en écri­vant et édi­tant, Marie-Laure Dagoit éprouve des bouf­fées de satis­fac­tion per­son­nelle. Elle jouit de ses lec­teurs en ren­ver­sant les don­nées du pro­ces­sus libi­di­nal qu’elle induit (non sans humour bien sûr). Le tout en réac­tion très forte contre la ren­gaine conven­tion­nelle de l’amour hexa­go­nal.
Elle pour­rait faire sienne la remarque de Mar­gue­rite Your­ce­nar : « Les Fran­çais ont sty­lisé l’amour, ils y ont cru et se sont obli­gés de le vivre. Ils l’auraient vécu dif­fé­rem­ment s’ils n’avaient pas toute cette lit­té­ra­ture der­rière eux ».

En lieu et place du voile pudique sur ces « choses-là », Marie-Laure Dagoit pré­fère tendre au lec­teur un mou­choir. Et pas pour les asth­ma­tiques. Elle ne mélange pas tout. Plus fémi­niste que bien des fémi­nistes, elle attrape le désir par la queue en hom­mage à un cer­tain sur­réa­lisme. Evi­dem­ment, pas le Sur­réa­lisme fran­çais : sur ce plan, il fut, confor­mé­ment à son ter­reau, aveugle et trop pathé­tique : sa liberté fut plus ima­gi­naire que réelle.
En nou­velle Eury­dice, sans se mouiller — quoique à deux doigts du désir — et par ses répliques livresques,  l’auteure d’ Essuie-toi, s’en amuse.

jean-paul gavard-perret

Marie-LaureDagoit, Essuie-toi, Edi­tions de la Salle de Bains, cof­fret 2 livres et un mou­choir, Rouen, 2016.

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Filed under Erotisme, Poésie

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