Philippe Aymond, Lady S — t.11 : La faille

L’uni­vers de l’espionnage !

Shania, l’héroïne de cette série, connaîtra-t-elle un jour le repos ? La conclu­sion du tome pré­cé­dent pou­vait lais­ser sup­po­ser l’arrivée d’un peu de calme dans son exis­tence. Or, il n’en n’est rien ! C’est le hasard qui remet, sur la route de la belle héroïne, un per­son­nage qu’elle avait perdu de vue depuis long­temps, celui qui lui avait per­mis l’accès à une nou­velle vie. Pour celui-ci, en grand dan­ger, elle veut payer la dette contrac­tée et met en œuvre toute sa pug­na­cité pour le sor­tir du guê­pier où il se trouve.
Une fois encore, elle se retrouve dans l’univers de l’espionnage avec toutes les traî­trises qui carac­té­risent ce milieu. Ainsi, elle va devoir tri­cher, men­tir, mener des jeux mul­tiples avec les inter­ve­nants d’officines, d’agences qui pour­suivent des buts bien dif­fé­rents. Elle va se mettre en dan­ger, ris­quer sa liberté, voire sa vie, pour sau­ver son ami d’enfance.

Shania Rivkas-McKensie-Fitzroy, Alias Lady S, a rejoint les rangs d’Action 19, une ONG huma­ni­taire. Elle est en retard pour assis­ter à une réunion du Conseil des droits de l’homme à Genève. Dans sa hâte, elle bous­cule un homme. C’est Conrad, un agent de la CIA, qu’elle a connu à Ber­lin et pour qui elle a un faible. Elle lui donne rendez-vous dans un res­tau­rant, en soi­rée, et… ils finissent la nuit ensemble. Cepen­dant, il se méfie d’elle car il est en mis­sion confi­den­tielle.
C’est le len­de­main, en sor­tant du Palais des Nations qu’elle est le témoin de l’arrestation d’un homme par un groupe mené par Conrad. Elle croit recon­naître Anton, l’ami fin­nois qui lui per­mis de quit­ter l’URSS et qu’elle croyait noyé après l’effondrement de la couche de glace sur laquelle ils pro­gres­saient. Sha­nia essaie d’en savoir plus. Mal­gré le secret-défense, Conrad lui donne quelques infor­ma­tions. L’homme qu’il a enlevé s’appelle Radi­mir Tcher­saïev. Mais il a tel­le­ment d’identités. Il est empri­sonné à Guan­ta­namo parce qu’il est soup­çonné de com­plot ter­ro­riste.
Dès lors, Sha­nia va ten­ter de le ren­con­trer. Elle réus­sit à assis­ter, comme tra­duc­trice, un avo­cat spé­cia­lisé. Dans le par­loir de Guan­ta­namo, Anton qui la recon­naît lui raconte les rai­sons de sa pré­sence. Il a été tor­turé et Sha­nia croit en son innocence.

Philippe Aymond, seul aux com­mandes de cette série depuis deux tomes, a su s’approprier son héroïne autre­ment que gra­phi­que­ment et pro­pose des scé­na­rii d’une grande effi­ca­cité, riches en péri­pé­ties et en actions. La gale­rie des per­son­nages est tou­jours aussi déve­lop­pée et le des­sin réa­liste est tou­jours aussi effi­cace et tonique.
Lady S est une série qui se lit avec énor­mé­ment de plai­sir tant pour les intrigues retorses que pour une mise en images fort réussie.

serge per­raud

Phi­lippe Aymond (scé­na­rio et des­sin) & Sébas­tien Gérard (cou­leurs), Lady S, tome 11 : “La faille”, Edi­tions Dupuis, novembre 2015, 48 p. – 12,00 €.

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