Louis Savary, Je suis poète. Ite Missa Est

Le cru et le cuit

Dans sa grande clé­mence, Savary par­donne tout à la divi­nité même si le pre­mier ne croit pas à la seconde (et vice-versa). Brillant par son absence, Dieu est donc par­tout, même « sous le paillas­son »« il cherche la clé du para­dis ». Nul ne sait s’il le vou­drait ter­restre mais le doute est plus que per­mis tant les plaies de l’Humanité s’agrandissent en son nom. Preuve que « Dieu / est un loup / pour l’homme ».

C’est bien d’ailleurs le moins qu’il pou­vait faire face à ceux qui l’ont inventé : « Dieu est né / du désir de l’homme ». Mais le poète d’ajouter que le céleste « ne s’en remet­tra jamais ». Et l’homme sans doute non plus.
Dépe­ceur des âmes et des mots, Savary conti­nue de jon­gler avec des gru­meaux de sens dans la comé­die des mots. Il tient la dra­gée haute aux fomen­teurs de hautes messes et pré­fère les péri­mètres d’insécurité. Au besoin, il ne laisse pas les hyper­boles en laisse : le départ est tou­jours immi­nent et il faut veiller à la fer­me­ture auto­ma­tique des strophes. Tout va bon train mais sans le moindre traintrain.

jean-paul gavard-perret

Louis Savary,  Je suis poète. Ite Missa Est, Edi­tions les Presses Lit­té­raires, 2015 — 15,00 €.

Leave a Comment

Filed under Poésie

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>