Stephen Desberg & Enrico Marini, Le Scorpion — t. 11 : “La Neuvième famille”

Le Scor­pion rebon­dit sur de nou­velles pistes

La bande des­si­née d’aventures trouve tou­jours de nou­velles res­sources et a encore de beaux jours devant elle. Avec Le Scor­pion, les auteurs donnent à suivre une his­toire mou­ve­men­tée à sou­hait brillam­ment mise en images. Le Scor­pion, ce bret­teur né de père inconnu, pour­suit sa quête sur l’identité de son géni­teur. Après moult aven­tures, il com­prend qu’il est le fils d’un Tre­baldi, un membre de cette famille qui règne sur Rome et sur qui pèse une malé­dic­tion.
Mais, qui a violé Mag­da­lena, sa mère ? Est-ce Ora­zio, cet homme qui ne sup­porte pas qu’on lui résiste ? Est-ce Cosimo, ce pape de plus en plus soli­taire qui bas­cule dans la folie ? Mais, Ora­zio est assas­siné par un homme tatoué sous l’œil gauche. Avant de le tuer, celui-ci veut connaître le secret des Tre­baldi, le secret de cette neu­vième famille qui s’est impo­sée à Rome après la conquête de Vol­si­nii, la der­nière cité étrusque à résis­ter en 271 avant J.-C. Le Scor­pion, devenu Armando Tre­baldi, est dans les bras de la rousse Ansea Latal, pro­mise à Nelio. Ce der­nier n’accepte pas que ce bret­teur soit devenu son frère. Près du cadavre en par­tie brûlé d’Orazio, ils découvrent un mes­sage ainsi libellé sur le mur : “Vous étiez cinq” Per­sonne ne voit qui est ce cin­quième. Puis, le tueur s’en prend, avec suc­cès, à Cosimo le nou­vel héri­tier en lais­sant sur le mur en lettres de sang : “Vous n’êtes plus que trois”.

Stephen Des­berg manie l’art du sus­pense avec maes­tria. Sur plu­sieurs tomes, il a tout fait pour lais­ser sup­po­ser des liens entre son héros et la famille Tre­baldi tout en pirouet­tant, au der­nier moment, pour lais­ser sup­po­ser que ce n’était pas le cas. Cepen­dant, à trop tirer, la ficelle ne va-t-elle pas cas­ser ? Après la recherche du père, voilà le héros lancé sur le secret de la famille, ce secret qui lui a per­mis de prendre place à côté des huit familles gou­ver­nantes et de per­du­rer à tra­vers les siècles. Ce secret, qui se trans­met de géné­ra­tion en géné­ra­tion, est pour l’instant perdu avec la mort bru­tale des deux piliers de la famille. Nelio en ignore tout, comp­tant sur une révé­la­tion sou­daine.
Dans cet opus, la part d’Enrico Marini est pré­pon­dé­rante. Il co-scénarise le récit et assure, bien sûr, des­sins et cou­leurs. Il offre des planches superbes? que ce soient celles rela­tives aux moments de détente du guer­rier ou celles rela­tives aux nom­breux com­bats. Il donne à son gra­phisme un dyna­misme débridé, une toni­cité remar­quable. Il ose des vues, des pers­pec­tives très attrayantes lors, par exemple, de la longue pour­suite de héros et de l’assassin, une pour­suite riche en retour­ne­ments.
L’apport de ce créa­teur d’images est essen­tiel. On serait presque tenté d’écrire que, sans Enrico Marini, Le Scor­pion serait tombé dans l’oubli et n’aurait pas atteint un onzième épi­sode.
Ces remarques n’enlèvent rien à ce nou­vel opus, dyna­mique, tonique, un régal pour les yeux.

serge per­raud

Ste­phen Des­berg (scé­na­rio), Enrico Marini (scé­na­rio, des­sins et cou­leurs), Le Scor­pion, tome 11 : « La Neu­vième famille », Dar­gaud, novembre 2014, 48 p. – 11,99 €.

 

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