François Heusbourg, Une position pour dormir

L’homme qui dort

Entre effa­ce­ment, dis­pa­ri­tion et aspi­ra­tion le som­meil ouvre un lieu neutre par excel­lence où se séparent et se mêlent la réa­lité et l’imaginaire. Cha­cun en dor­mant se heurte à son énigme dans la soli­tude qui met à dis­tance l’autre — et soi-même aussi.

Dans ces moments, la vie avec l’autre est un mys­tère. Pour Heus­bourg, elle pour­rait peut-être « se résu­mer pour tout dire en une phrase ». Mais un doute sub­siste puisque ce qui fut jusque là vécu est rêvé entre l’homme qui dort et ce qu’il connut mais dont ne reste que des fantômes.

Dormir pousse dès lors au crime de l’absence, au sein même de l’amour dans cette perte de soi du som­meil. Heus­bourg rap­pelle en rêve ce qui fut et cela devient une manière de perdre l’abandon. Cela reste pour­tant une vue de l’esprit dans les miasmes de l’inconscient : il ne se tait jamais : il insiste. Quitte à espé­rer que le som­meil concocte une autre vie à ce qui fut.

jean-paul gavard-perret

Fran­çois Heus­bourg, Une posi­tion pour dor­mir,  Gal­li­mard, coll. Blanche,2024, 112 p.- 16,00 €.

Leave a Comment

Filed under Poésie

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>