(Qu’est-ce que l’inspiration ?)
Écrire est extatique. Qu’importe le goût de l’insatisfaction. C’est tenter de sortir de la discorde, du flou de l’imaginaire saupoudré du passé, tout ça mélangé dans une marmite abstraite pour créer du concret entre ce qui est rêvé et ce qui advient. C’est non offrir du sublime à partir du rien, mais le second dans le premier.
L’inspiration est une farce et ceux qui se regardent écrire laissent l’incontinence couler. C’est écrire beaucoup et vivre peu. Certes, entre chaos et ordre, ça calme la colère, en se regardant faire moins évanescent et concret que couillon et muet.
Mais ce qui perturbe ou non notre sommeil est ce que nous sommes : à savoir 80 % d’eau. Elle nous rend moins défunt que vivant en exerçant sur nous son influence.
jean-paul gavard-perret
Photo : Vivian Sassen