Alison Bignon, Love Song

Au pays des merveilles

Pour­quoi Love Song ? Ali­son Bignon répond : « En tant qu’artiste nous tra­vaillons à obser­ver notre monde. Mon tra­vail est rivé vers l’Emotion et la ren­contre à l’autre. ». Face aux innom­brables pro­blèmes du monde, elle tient sa marche vers la beauté et l’amour pour­quoi pas ? cher aux midi­nettes et pour un homme par­tage sa vie.
Un bout de ciel s’est planté donc dans son cœur et il résonne d’œuvres en dou­ceur oua­tée et avec un souffle apaisé qui refuse la vio­lence du monde et retourne à un zénith proche de l’abstraction -  même si çà et là ou entre autres se dis­tinguent des fleurs et des élé­ments poé­tiques dont la déli­ca­tesse cache les larmes et qui sont ber­cés de la nos­tal­gie des îles mais aussi du pré­sent et d’un futur à venir.

Existent dans ce cata­logue des plai­sirs nou­veaux en ce renou­vel­le­ment. Ce n’est pas la figu­ra­tion des êtres mais ce qui est créé mys­té­rieux, pré­cieux, impal­pable. Nous retrou­vons dans une bulle ces élé­ments iso­lés des autres mais aussi selon des fusions en frag­ments étranges qui s’appellent pour nous : la nais­sance. Nous pou­vons retrou­ver des saveurs pre­mières et un voyage en terre d’émotions qui peuvent se pas­ser du lan­gage plastique.

Voici le pays des Mer­veilles offert par la créa­trice sa puis­sance du don, et de l’échange là où elle redes­sine le monde. Nomade de l’imaginaire, Ali­son Bignon nous y accueille. Elle rem­plit de manière éparse sa grâce et une sen­sua­lité exquise et aussi une liberté d’interprétation par le jeu des lignes, courbes et taches de cou­leurs. Tout est là pour rendre le monde plus heu­reux. Jaillissent des pro­fon­deurs cachées et l’inconscient sans doute y fait sur­face — non en obs­cu­rité mais en lumière.

Si loin de ce que nous voyons et pen­sons, existent des décla­ra­tions d’amour dont nous pour­rions être presque jaloux. Mais ce n’est pas que de l’amour : reste un envol per­ma­nent qui flotte au-dessus du réel dans un lieu devenu si grand qu’il a happé la terre. Nous pou­vons accor­der des risettes aux oiseaux de pas­sage éton­nés, un peu aga­cés de voir la forme humaine.
Nous avons besoin d’un tel monde. Celui d’Alison Bignon, sérieuse et aérienne, qui découvre la réa­lité d’un vol plané, autre et léger. Ce monde inexis­tant ne se perd pas, il reste toujours.

jean-paul gavard-perret

Ali­son Bignon, Love Song, Cata­logue, 2024, Chez l’artiste, voir son Instagram

1 Comment

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One Response to Alison Bignon, Love Song

  1. Yann

    Bon­jour,
    Magni­fique tra­vail, en effet comme une impres­sion de sus­pen­sion dans le tra­vail de cet artiste, l’article est très poé­tique et redonne de la joie de vivre.
    Merci pour cette décou­verte, hâte d’en savoir plus sur Ali­son Bignon.

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