Laurent-Frédéric Bollée & Philippe Aymond, Lady S — t.17 : “Au nom du père, du fils et du Samarium”

Entre enne­mis jurés…

Cette série, créée par Jean van Hamme et Phi­lippe Aymond, mul­ti­plie les scé­na­ristes. Lors de l’arrêt du concep­teur au neu­vième tome, Phi­lippe Aymond a pris le relais avant de lais­ser l’écriture à Laurent-Frédéric Bol­lée depuis le tome 16.
Ce der­nier puise dans l’actualité s’inspirant de l’enlèvement réel, dans le nord du Nigé­ria en 2021. Le Tra­ma­dol est un puis­sant anal­gé­sique aux effets addic­tifs. L’auteur prend l’Afrique comme cadre, là où se déve­loppent des mou­ve­ments dji­ha­distes, où les grandes puis­sances sont à l’affût de toutes les richesses natu­relles. Quant à l’héroïne, elle est à l’image de nom­breuses femmes actives, pers­pi­cace et déter­mi­née. Mais toutes ne manient pas comme elle la kalach­ni­kov avec effi­ca­cité.
Le scé­na­riste pro­pose une intrigue sub­tile où les rebon­dis­se­ments suc­cèdent aux péri­pé­ties, où l’héroïne doit faire face à de nom­breux dangers.

Suite adu décès de sa tante, Sha­nia retourne au Mawali pour l’ONG Action 19. Elle apprend de Ndiama, devenu Pre­mier ministre, que son fils Simon a dis­paru. Conrad, à la demande de la direc­trice de la CIA, enquête sur un crash pro­vo­qué par un atten­tat ter­ro­riste. Sha­nia est contac­tée par le Cen­taure, membre du Minis­tère, une orga­ni­sa­tion secrète. Il lui demande de mon­ter une opé­ra­tion pour libé­rer des jeunes lycéennes du Mawali enle­vées par un groupe terroriste.

C’est ainsi qu’elle se retrouve face à Simon devenu un chef ter­ro­riste menant le dji­had. C’est lui qui est l’auteur des enlè­ve­ments. Elle veut négo­cier leur libé­ra­tion contre des médi­ca­ments et des caisses de Tra­ma­dol, ce puis­sant anal­gé­sique dont les com­bat­tants ont besoin dans leurs actions. Il n’accepte pas le mar­ché et mitraille les héli­co­ptères venant en ren­fort en cas d’échec de la négo­cia­tion. Il fuit alors comme un lâche.
Mais libé­rer les jeunes filles est dan­ge­reux car des dji­ha­distes res­tant les menacent. Sha­nia fait le coup de feu. Youri qui l’accompagne est gra­ve­ment blessé. Très inquiète, elle gêne les secours. Un infir­mier lui fait, de force, une piqure. C’est Cen­taure qui la réveille et lui annonce qu’elle est au Caire. Il lui impose une nou­velle mis­sion, pro­po­ser un mar­ché à Simon en lien avec le Sama­rium, ce métal rare décou­vert sous le ter­ri­toire qu’il contrôle. Mais…

Le des­sin de Phi­lippe Aymond, est réa­liste, l’ayant assuré depuis le début — le pre­mier tome est paru en octobre 2004. Il pos­sède par­fai­te­ment au bout de son crayon le visage et la sil­houette de Sha­nia. Il anime de façon dyna­mique toutes les phases du récit don­nant des décors avec un beau prag­ma­tisme et une belle variété.
La colo­ri­sa­tion est le résul­tat du tra­vail de Meephe Ver­sae­vel qui œuvre dans cette tech­nique depuis 2007 et pos­sède une liste consé­quente d’albums à son actif. Elle pro­pose des cou­leurs effi­caces jouant adroi­te­ment avec les ambiances.

Cet album ren­force encore l’intérêt pour cette série avec son intrigue en phase avec l’actualité, avec ce gra­phisme effi­cace qui réjouit le regard.

serge per­raud

Laurent-Frédéric Bol­lée (scé­na­rio), Phi­lippe Aymond (des­sin) & Meephe Ver­sae­vel (cou­leurs), Lady S — t.17 : Au nom du père, du fils et du Sama­rium, Dupuis, coll. “Grand Public”, sep­tembre 2024, 48 p. — 13,50 €.

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