K loge héros

(Kafka)

Dabord, il a pris son ombre, son rire, sa joie et son cri de geai pour cas­ser, tel vont les cruches à l’eau fraîche mais sans le moindre amour. Il l’accompagnait de glaces pis­tache puis à la mai­son aux volets fer­més. De son cri elle éclata les vitres puis fuma un cigare. Il choi­sit le café. Ils ont remis leurs semelles et leur bout de lacet pour entrer dans la peau de leur tierce per­sonne en pre­nant soin des cani­veaux en tra­vaux où dan­saient des flots de sar­dines. Et un canot.

Depuis, il a sa dou­leur, et non pas des armes à tuer. Il porte de la ten­dresse sans des drogues pour le trom­per. Il connaît tou­jours de ses fleurs leurs par­fums en mille débris. Sous le soleil du Danube uté­rus et mamelle reluisent des restes de bou­teilles. La boue de ses berges s’accommode à l´impossible. Y poussent au hasard de Dieu des plantes sau­vages déci­mées entre les sept por­tails de l´éternité.

La plaine est comble, la prai­rie à moi­tié. Kafka passe sous sa cape de secrets tour­ment et feu. Il résiste dans la rue. Comme une femme, elle lui ouvre ses bras mais il tombe de faim et soif. Très tôt sa nuit enva­hit le crépuscule.

jean-paul gavard-perret

Photo : Bet­tina Rheims

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