Milo Manara a donné naissance à beaucoup de filles dont la chair devient un conte de fées. Chacune d’entre elles garde la capacité unique de transformer tout ce qui l’entoure en cadre.
Père de la bande dessinée sexuelle italienne, Manara a fréquenté l’école d’art de Vérone puis d’architecture de Venise, mais n’a pas terminé ses études. Il aimait peindre puis devint dessinateur à Milan. Cet art fut son tremplin. Très vite était née Jolanda de Almaviva (1970), une série de bandes dessinées érotiques et d’aventure.
C’est toutefois l’érotisme qui l’a rendu si célèbre. Miele, l’un de ses personnages les plus célèbres, représente le mieux son archétype de la beauté née en 1986, dans le magazine Totem,
L’érotisme de Milo Manara changea au fil des ans et a acquis des nuances plus sombres : le sexe n’est pas seulement considéré comme un plaisir, mais aussi comme une violence. Néanmoins, les femmes de Manara sont toujours très jeunes, voluptueuses, caractérisées par des éléments récurrents. Les bouches sont toujours mi-fermées, dans une expression de plaisir, d’étonnement, de provocation, voire de fausse (?) naïveté. Les cheveux de ses filles sont longs, souvent ondulés, gonflés, dans de nombreux cas, sauvages.
Manara cite parmi ses modèles inspirants Botticelli et Raphaël pour l’art, Hugo Pratt pour la bande dessinée, Federico Fellini pour le cinéma. Mais selon lui la bande dessinée reste «une façon amusante de traiter l’érotisme, au-delà de l’ennui et du mauvais goût des feux rouges ».
jean-paul gavard-perret
Milo Manara, Cosi fans tutto — Le metamorfosi d’amore, Museo Irpino, Avellino, printemps 2024.