Saul Steinberg, Exposition
Saul Steinberg le sceptique
Pendant près de soixante ans, Saul Steinberg a illustré les pages et les couvertures du New Yorker. L’exposition rassemble une vingtaine de ses œuvres (aquarelles, encres sur papier, collages) de 1953 à 1977. Elles permettent de retrouver l’impertinence graphique d’un créateur dont les dessins furent aussi un miroir de la société.
Celui qui se présentait comme « écrivain qui dessine », a inventé un art aux multiples facettes. C’est un langage en constante évolution et qui sut toujours se dégager de la caricature traditionnelle. Et ce, dès ses premiers travaux sous formes de compte-rendus satiriques dans la revue italienne Bertoldo quand il étudiait l’architecture à Milan.
Son premier dessin fut publié dans The New Yorker en 1941. Et très vite il devint un des artistes les plus appréciés aux Etats-Unis avant d’obtenir une reconnaissance mondiale. Il sut découper et assembler personnages et paysages selon une calligraphie particulière et parfois très subtile. Parodie et satire font basculer les postures comme les impostures afin de secouer les préjugés tout en ouvrant ses propositions à diverses interprétations.
D‘où la force de telles oeuvres. Kafka n’en reste jamais loin.
jean-paul gavard-perret
Saul Steinberg, Exposition, Galerie Maeght Paris, du 30 septembre au 4 décembre 2021.
