Pierre Skira, Les façons d’être du pastel
« C’est tellement étrange la peinture : plus on la pratique, mieux on la comprend, c’est vraiment un art de vieux. J’ai mis des années à me dégager d’une forme d’immaturité, et j’ai l’impression que ce n’est que maintenant que j’entrevois ce qu’est la peinture. » écrit Pierre Skira.
Il trouve dans le pastel de quoi parachever sa recherche et effacer ses doutes parce qu’une telle technique n’en est pas exempte et veut le garder, à l’image de tout ce qui entoure l’humain.
Pour lui, l’art sert non à répondre à des questions mais à les poser dans ce qui y « tressaille » selon le mot de Bernard Noël envoyé juste avant sa mort à l’artiste.
Existe dans ce mystère une tension entre la forme et l’espace. Au sein de ses tableaux abstraits, Pierre Skira appuie sur l’intensité des couleurs ou la diminue en fonction de divers rapprochements et pour que chacun respire à sa guise.
Dans ce but, il faut laisser venir le tableau à soi. Il faut aussi l’écouter, le laisser vivre jusqu’à que se ressente son équilibre qui surprend : car rien n’est jamais acquis d’emblée eu sein d’une quête constante de la recherche d’un émerveillement.
jean-paul gavard-perret
Pierre Skira, Les façons d’être du pastel, L’atelier Contemporain, Strasbourg, 2022, 128 p. – 25,00 €.
