Omar Souleyman, Shlon
Techno-house mutante aux accents moyen-orientaux
S‘appuyant sur la musique traditionnelle syrienne et turque, Omar Souleyman la transforme par la musique électronique sans pour autant basculer dans la « world music » fabriquée pour transporter dans un ailleurs qui n’existe plus, qui n’existe pas. L’ex musicien de fêtes populaires et de mariages musulmans propose un ensemble à la fois euphorique et mélancolique là où l’énergie reste constante sur scène comme sur C.D.
Existe chez lui toujours un mystère que cet album, comme les précédents, ne perce pas.
Au premier abord, cet opus est quelconque mais, aux écoutes successives, il devient plus prenant dans son opacité virtuose. C’est l’album d’un exilé qui traite l’amour en métaphore de la souffrance.
Il reste, quoique plus décevant que son premier album, plus fort que son précédent.
Cette techno-house mutante et aux accents moyen-orientaux fonctionne comme musique de danse mais pas seulement.
Existe là une noblesse et une poésie sonore qui fait le pont entre deux mondes de manière revitalisée et brute là où la voix s’étrangle parfois pour devenir plus envoûtante.
jean-paul gavard-perret
Omar Souleyman, Shlon, Mad Decent, Label 2019.