Nanni Balestrini, Chaosmogonie

Nanni Balestrini, Chaosmogonie

Avant et après

Nanni Balestrini (1935 – 2019) créa une poésie âpre et dense mais au besoin jouant des réitérations subtiles tout en manipulant un humour certain et ici, par exemple, pour s’en servir afin de torturer le sextine. Cela ne justifie pourtant en rien l’abandon de ce mouvement ou cette pulsion poétique.
Mais c’est comme si, au cœur du cosmos, le poète avait d’autres chats à fouetter. Et qu’il devait tenter de réhabiliter le tout. Mais sa « généreuse » reconstruction formaliste risquerait alors d’être menacée.

Toutefois, c’est bien là l’énigme de cette étrange affaire poétique nourrie d’une imagination apparemment absurde de la réalité. Le poète invente un jeu de massacre astucieux entre approximation et logique : celui d’une certaine forme de discours sur la méthode et dans l’évidence de son ambition, sans la moindre faiblesse, dans le but de sauver une énergie vitale au sein du chaos.
Se retrouve un chemin invisible par l’intermédiaire d’une poésie singulière où s’inscrivent diverses correspondances. Ce n’est pas pour autant la confusion qui règne mais une sorte de pétrification là où tout peut renaître à la poursuite de certaines obsessions.

jean-paul gavard-perret

Nanni Balestrini, Chaosmogonie, La Tempête éditions, traduit de l’italien par Alain Fischer, introduction de Nathalie Quintane, 2023, 128 p. – 14,00 €.

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