L’enfant de verre (Léonore Confino & Géraldine Martineau / Alain Batis)
Un réfléchissement captivant, au risque de l’explicite
Il y a des cris ; tout le monde cherche un enfant ; il s’agit d’une situation de détresse. Puis, contraste, on assiste à un mariage, cérémonial convenu, tous les gestes les sourires un peu appuyés : célébrations, accomplissement, discours fort convenus. Mais le propos tourne au drame, quand la mère se met à hurler.
Les invités sont éconduits dans la gêne et chacun se rassure sur cet accroc dans la toile ténue du bonheur artificiel. Il en est comme si les femmes de la maison se transmettaient de génération en génération une sourde et insidieuse pathologie. Leur comportement a quelque chose de tendu, comme si elles étaient empreintes de quelque faille tellurique. Le fond de scène est occupé par des panneaux réfléchissants ou transparents, qui tremblent quelquefois, exprimant la précarité des équilibres.
Certaines scènes se déroulent derrière ces miroirs sans tain, donnant à voir une partie de ce que la scène cache ou ne montre que de façon symbolique. Peu à peu, la seconde fille de la famille apparaît fragilisée, sans qu’on sache si les affres qu’elle vit viennent de quelque traumatisme ou de sa propre vulnérabilité.
Mais, comme cherchant à en finir avec une énigme, la représentation devient monstrative, s’approchant trop de la résolution du mystère qui magnétisait le propos. De l’exploration suggestive du non-dit, on en vient à dire l’explosion, au risque de réduire les forces qui sous-tendaient le drame.
Réussi quand il est elliptique, le spectacle finit donc par s’enliser à mesure qu’il se montre plus explicite.
christophe giolito
L’enfant de verre
de Léonore Confino et Géraldine Martineau
Mise en scène Alain Batis
Avec Sylvia Amato, Delphine Cogniard, Anthony Davy, Laurent Desponds, Julie Piednoir, Mathieu Saccucci, Blanche Sottou.
Scénographie Sandrine Lamblin ; musique Cyriaque Bellot ; Costumes Jean-Bernard Scotto ; lumières Nicolas Gros ; perruques, coiffures et maquillages Judith Scotto ; conception et fabrication marionnette, Malory Clément, Hélène Thomas, Thierry Desvignes, Thomas Gebczynski ; régie générale Nicolas Gros ; régie lumière Nicolas Gros, Noémie Viscera, Emilie Cerniaut ; régie son Garance Perachon Monnier ; collaboration artistique Emma Barcaroli et Amélie Patard ; complicité dramaturgique Jean-Louis Besson.
Représentations :
Vendredi 17 novembre 2023 Théâtre Antoine Watteau Scène conventionnée de Nogent-sur-Marne (94) ; du jeudi 7 décembre au samedi 23 décembre 2023 Théâtre de L’Epée de Bois – Cartoucherie Paris (75) ; mardi 9 janvier 2024 Maison des Arts du Léman de Thonon Les Bains (74) ; vendredi 26 janvier 2024 Théâtre de Saint-Maur (94) ; vendredi 2 février 2024 L’Espace 110 d’Illzach (68) ; mardi 6 février 2024 Théâtre des 2 Rives de Charenton (94) ; mercredi 14 février 2024 Théâtre Jacques Brel de Talange (57) ; mardi 5 Mars 2024 Centre des bords de Marne du Perreux-sur-Marne (94) ; vendredi 8 mars 2024 Théâtre de Suresnes Jean Vilar (92) ; du jeudi 14 mars au vendredi 15 mars 2024 L’ Espace Bernard-Marie Koltès Scène conventionnée de Metz (57).
Production
Compagnie La Mandarine Blanche Coproductions ; Espace Bernard-Marie Koltès de Metz Scène conventionnée d’Intérêt National écritures contemporaines, Espace 110 d’Illzach, le Théâtre Antoine Watteau Scène conventionnée de Nogent-sur-Marne, le Théâtre de Saint-Maur Partenaires ; Maison des Arts du Léman de Thonon Les Bains, le Théâtre des 2 Rives de Charenton, L’Espace Molière de Talange, le Centre des bords de Marne du Perreux-sur-Marne, le Théâtre de Suresnes Jean Vilar En coréalisation avec le Théâtre de L’Epée de Bois Cartoucherie de Paris Avec le soutien de l’Espace 110 Centre culturel d’Illzach, du Théâtre de Suresnes Jean Vilar, Théâtre Antoine Watteau Scène conventionnée Art, enfance et jeunesse de Nogent-sur-Marne, de L’Envolée Pôle artistique du Val Briard, du Théâtre des 2 Rives de Charenton, de l’Espace Bernard-Marie Koltès Scène conventionnée de Metz Avec le soutien de la Direction Générale de la Création Artistique (DGCA) au titre du dispositif Compagnonnage auteur, de la Région Grand Est, du Département de la Moselle, du Département du Val de Marne, de l’ADAMI, de la SPEDIDAM et de la Ville de Paris Spectacle ayant bénéficié de l’aide de l’Agence culturelle Grand Est au titre du dispositif «Résidence de coopération» La Mandarine Blanche est conventionnée par la DRAC Grand Est – Ministère de la Culture et la Ville de Metz.