Kevin Lambert, Querelle de Roberval
Conflit social et vie sexuelle se mêlent (plus ou moins bien) au sein du milieu de l’industrie du bois et du papier près du Lac Saint Jean (au nord du Québec). Les filles elles-mêmes s’appellent « les gars » dans ce milieu difficile.
Lequel est évoqué de manière lyrique mais moyennement puissante. Une telle fable souvent reste bourrée de clichés dans une évocation romanesque surannée.
Cela tient en partie de la fiction syndicale et prolétaire. Mais n’est pas Zola qui veut même si la lutte archaïque tourne à l’apocalypse.
Il y à là des moments de récits classiques et parfois de pamphlet, ce qui rend le roman bancal en une articulation douteuse entre sexe et revendication ouvrière.
Kevin Lambert se prend pour un prêcheur un peu prétentieux dans la forme et le fond qu’il donne à sa fiction. L’ensemble laisse peu de grains à moudre.
L’exotisme (pour un lecteur européen) fonctionne, la fable finit bien : mais tout reste prévisible et fléché.
Et, tout compte fait, la fable homosexuelle sauve ce livre moins engagé qu’il prétend l’être.
jean-paul gavard-perret
Kevin Lambert, Querelle de Roberval, Le Nouvel Attila, Paris, 2019.
One thought on “Kevin Lambert, Querelle de Roberval”