Felicia Murray, Edges of Time

Felicia Murray, Edges of Time

La nuit remue

Pour Felicia Murray, photographier est instinctif. Il s’agit d’exposer un familier du rêve d’exister. Le tout par divers effets de lumières qui traversent la nuit.
La vie est saisie dans un éventail d’émotions. A perte d’espace ou dedans, le corps est déplié, enroulé, multiple, tracassé, enivré.

Depuis 40 ans, l’appareil photo accompagne les dérives de l’artiste dans divers lieux. Elle ne cherche pas à les identifier précisément. L’objet est autre : faire éprouver un suspens du temps pour lui accorder une éternité là où pourtant tout demeure éphémère ou illusoire.
Le mythe de la création rejoint la disparition perpétuelle. D’où ces effets de flou ou de décadrage afin de signifier la lutte contre l’absence à soi comme à l’autre.

Entre gravité et humour, la nuit respire et scintille. L’artiste capte une intimité là où les êtres s’offrent un moment de rêve ou de répit en donnant forme au presque rien foisonnant.
Un chemisier ouvert, une robe étroite et courte dessinent parfois une nudité si forte que le désir ne supporte plus la douleur.

Qu’importe si les fantômes n’ont étreint qu’une ombre.

jean-paul gavard-perret

Felicia Murray, Edges of Time, Préface de Larry Fink, Artiere éditions, 2020 – 45,00 €.

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